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BRUXELLES, 19 mars (Reuters) - Tout report du Brexit aura pour l'Union européenne un coût économique et politique qui doit être soigneusement comparé aux avantages d'une prolongation des négociations avec Londres, a prévenu mardi Michel Barnier.

Le négociateur en chef de l'UE tenait une conférence de presse à Bruxelles à deux jours du Conseil européen qui débattra d'un report - si Theresa May en fait la demande.

D'après son porte-parole, la Première ministre britannique doit adresser mardi ou mercredi un courrier au président du Conseil européen Donald Tusk pour solliciter une extension de l'article 50 des traités européens dont l'application a fixé au 29 mars (23H00 GMT) la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

"Le Conseil européen doit examiner ce qui est dans le meilleur intérêt de l'UE. Prolonger l'incertitude sans un plan clair augmentera le coût économique pour nos entreprises mais pourrait avoir aussi un coût politique pour l'UE", a déclaré Michel Barnier.

"Est-ce qu'une extension augmente les chances de ratification de l'Accord de retrait ? Quels seraient l'objectif et le résultat ? Comment pouvons-nous être sûrs qu'à la fin d'une éventuelle extension, nous ne serons pas revenus à la situation actuelle ?", a énuméré l'ancien ministre français des Affaires étrangères.

"Les dirigeants de l'UE ont besoin d'un plan concret du Royaume-Uni de manière à pouvoir prendre une décision en connaissance", a-t-il averti.

Après deux ans et demi de discussion, Londres est arrivé à un moment clé pour prendre une décision et mettre fin à l'incertitude qu'elle a elle-même créée en refusant de trancher, a ajouté Michel Barnier.

"Si Theresa May demande une extension jeudi devant le Conseil européen, ce sera aux Vingt-Sept d'en examiner les motifs et l'utilité ", a-t-il poursuivi.

Michel Barnier a également prévenu que voter contre une sortie sans accord, comme l'ont fait les élus des Communes la semaine dernière, ne garantit aucunement une sortie avec accord.

"Chacun devrait maintenant finaliser tous les préparatifs d'un scénario sans accord. En ce qui concerne l'UE, nous sommes prêts", a-t-il dit.

LE POINT sur les négociations du Brexit

(Gabriela Baczynska Jean-Stéphane Brosse pour le service français)