BRUXELLES, 28 novembre (Reuters) - Les Vingt-Sept n'ont
pas réussi à s'entendre lundi soir sur le prix auquel le pétrole
brut russe transporté par voie maritime devrait être plafonné,
la Pologne continuant de demander un prix bien moins élevé que
la fourchette proposée par le G7, ont dit des diplomates
européens.
"Il n'y a pas d'accord. Les textes juridiques ont été
approuvés mais la Pologne n'est pas d'accord sur le prix", a dit
un diplomate.
Selon ces mêmes sources, les membres de l'Union européenne
n'ont pas convenu de date pour nouvelle réunion de concertation,
alors que le plafonnement du prix du pétrole russe doit entrer
en vigueur le 5 décembre.
A défaut d'accord sur la proposition du G7, les Vingt-Sept
appliqueront à cette date une mesure bien plus sévère, sur
laquelle ils se sont entendus au mois de mai : l'interdiction
totale de l'importation de brut russe à partir du 5 décembre, et
des produits raffinés russes à partir du 5 février.
La Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, qui n'ont
pas d'accès à la mer, ont été exemptés de cette mesure pour le
pétrole importé par oléoduc.
Pour éviter des tensions accrues sur les marchés pétroliers,
dont la Russie assure 10% de la production, le G7 a proposé à la
place de l'interdiction un plafonnement du prix auquel la Russie
peut vendre son brut, entre 65 et 70 dollars par baril, mesure
censée assécher le financement de la guerre en Ukraine.
Mais la Pologne et d'autres pays, notamment les républiques
baltes, jugent ce plafond trop élevé alors que le brut russe se
vend actuellement au prix moyen de 63,5 dollars le baril, dont
20 dollars de coûts de production.
Pour limiter les bénéfices du Kremlin, la Pologne plaide
pour un plafond de 30 dollars, sur lequel elle a "refusé tout
compromis" lundi soir, a déclaré un diplomate européen.
(Reportage de Jan Strupczewski, version française Tangi Salaün)