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BRUXELLES, 27 mai (Reuters) - Les pays de l'Union européenne négocient un accord visant à bloquer les importations de pétrole russe, dont seraient exemptées les livraisons par oléoducs, a-t-on appris vendredi auprès de plusieurs responsables.

"L'idée est de scinder l'embargo pétrolier entre livraisons par oléoducs et livraisons par voie maritime", a déclaré un responsable. "Les livraisons par oléoducs seraient exemptées de sanctions le temps de trouver des alternatives", a-t-il ajouté.

Selon un autre responsable, un accord pourrait être scellé dimanche par les ambassadeurs des États membres de l'UE à Bruxelles, juste avant le sommet des dirigeants prévu les 30 et 31 mai.

L'hostilité de la Hongrie aux sanctions pétrolières et la réticence d'une poignée d'autres pays ont retardé la mise en oeuvre d'un sixième train de sanctions par les 27 membres de l'UE contre la Russie.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a prévenu dans un courrier les autres dirigeants européens qu'il était inutile de s'engager sur la voie d'un embargo pétrolier car il s'y opposerait et priverait ainsi l'UE de l'unanimité dont elle a besoin.

Gergely Gulyas, son chef de cabinet, a déclaré jeudi à Reuters que la Hongrie aurait besoin de trois à quatre ans pour trouver les solutions lui permettant de se priver de pétrole russe.

Budapest dit avoir besoin d'environ 750 millions d'euros d'investissements à court terme pour moderniser ses raffineries et agrandir un oléoduc acheminant du pétrole croate. A plus long terme, la Hongrie aurait besoin de 18 milliards d'euros pour réaliser les investissements qui lui permettraient de ne plus dépendre au pétrole russe, un montant qu'elle espère voir financé par l'Union. (Kate Abnett et Jan Strupczewski; version française Nicolas Delame, édité par Sophie Louet)