Les avocats du ministère américain de la Justice ont présenté leur argument dans le cadre du procès très médiatisé intenté par la famille de Nohemi Gonzalez, une citoyenne américaine de 23 ans tuée en 2015 lorsque des militants islamistes ont ouvert le feu sur le bistrot parisien où elle mangeait.
La famille a fait valoir que Google était en partie responsable de la mort de Gonzalez parce que YouTube, qui appartient au géant de la technologie, a essentiellement recommandé à certains utilisateurs, par le biais de ses algorithmes, des vidéos du groupe État islamique. Google et YouTube font partie d'Alphabet Inc (GOOGL.O).
L'affaire a atteint la Cour suprême après que la cour d'appel du 9e circuit américain, basée à San Francisco, se soit rangée du côté de Google, affirmant qu'ils étaient protégés de telles plaintes en raison de la section 230 de la loi sur la décence des communications de 1996.
La section 230 stipule que les entreprises de médias sociaux ne peuvent être traitées comme l'éditeur ou le locuteur de toute information fournie par d'autres utilisateurs.
La loi a été vivement critiquée par l'ensemble du spectre politique. Les démocrates affirment qu'elle donne aux entreprises de médias sociaux un laissez-passer pour la diffusion de discours haineux et de désinformation.
Les républicains affirment qu'elle permet la censure des voix de droite et d'autres opinions politiquement impopulaires, soulignant les décisions de Facebook et Twitter d'interdire la diffusion d'un article du New York Post sur le fils du candidat démocrate de l'époque, Joe Biden, Hunter, en octobre 2020.
Dans sa requête à la Cour suprême, l'administration Biden n'a pas soutenu que Google devait être tenu responsable dans l'affaire Gonzalez et a exprimé son soutien à la plupart des protections de la section 230 pour les entreprises de médias sociaux.
Mais les avocats du DOJ ont déclaré que les algorithmes utilisés par YouTube et d'autres fournisseurs devraient être soumis à un autre type d'examen. Ils ont demandé à la Cour suprême de renvoyer l'affaire au 9e circuit pour un nouvel examen.
Les avocats de Google n'ont pas pu être joints pour un commentaire mercredi soir.