À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 0,84% (44,17 points) à 5.307,56 points après avoir repassé le seuil des 5.300 points pour la première fois depuis le 13 mars et inscrit un plus haut à 5.312,88.

A Londres, le FTSE 100 a gagné 1% et à Francfort, le Dax a avancé de 1,11%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,70%, le FTSEurofirst 300 0,84% et le Stoxx 600 0,83%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 1,76% et le Nasdaq Composite 1,50%.

Lors d'un discours au Forum pour l'Asie de Boao, très attendu dans le contexte des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, Xi Jinping a promis d'accentuer l'ouverture de l'économie chinoise et de réduire dès cette année les barrières douanières, notamment dans le secteur automobile.

Ses propos, qui tranchent avec le ton menaçant employé ces derniers jours par son homologue américain Donald Trump, ont alimenté l'espoir d'un compromis entre les deux pays qui permettrait d'éviter une guerre commerciale.

"Dans le contexte actuel, les marchés se raccrochent au moindre indice", commente Peter Garnry, responsable de la stratégie actions de Saxo Bank. "Cela nous ramène au fait que l'incertitude persiste sur la guerre commerciale et même si cela ne constitue qu'un signe timide suggérant que le pire n'aura pas lieu, le marché réagit favorablement."

L'ACTION VOLKSWAGEN PORTÉE PAR LA PERSPECTIVE D'UN CHANGEMENT DE DIRECTION

Sur les marchés d'actions, ce regain d'optimisme a bénéficié en premier lieu aux secteurs les plus exposés à l'évolution des échanges internationaux: en Europe, l'indice Stoxx des matières premières a rebondi de 2,65% sur la journée, celui des hautes technologies de 1,05% et celui de l'automobile de 1,87%.

L'action PSA a pris 3,19% à Paris, Fiat Chrysler 1,35% à Milan et BMW 1,87% à Francfort.

Volkswagen, en hausse de 4,46% en clôture, a en outre profité de la perspective d'une refonte de son équipe dirigeante qui pourrait voir Herbert Diess, le patron de la marque VW, remplacer Matthias Müller.

Au sein du CAC, la plus forte hausse revient à LVMH, la première capitalisation française (139 milliards d'euros), qui a pris 4,92% et inscrit un record absolu après l'annonce de ventes supérieures aux attentes au premier trimestre, une performance saluée par les analystes.

Les valeurs pétrolières, en Europe comme à Wall Street, bénéficient quant à elles du bond de plus de 2% des cours du brut après le discours de Xi Jinping, qui ramènent le baril de Brent à plus de 70 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à près de 65 dollars.

Toujours aux matières premières, le cours de l'aluminium a pris près de 3% sur la séance après un bond de 4,75% lundi, toujours porté par les sanctions américaines qui touchent entre autres Rusal, l'un des géants du secteur.

Ces sanctions annoncées vendredi par Washington continuent d'ailleurs de faire chuter la Bourse de Moscou (l'indice RTS a perdu 0,38% après -11,44% lundi) et le rouble, au plus bas depuis fin 2016 face au dollar.

L'EURO A RÉDUIT SES GAINS APRÈS UNE MISE AU POINT DE LA BCE SUR NOWOTNY

L'euro, lui, a nettement progressé face au billet vert, montant jusqu'à 1,2877 dollar, au plus haut depuis le 28 mars, après les déclarations à Reuters d'Ewald Nowotny, l'un des membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), sur la possibilité d'une remontée du taux de dépôt de -0,4% à -0,2% pour amorcer le resserrement de politique monétaire.

La BCE a toutefois pris ses distances avec Ewald Nowotny en soulignant que ses propos n'engageaient pas le conseil des gouverneurs, ce qui a fait retomber la monnaie unique sous 1,2330.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro ont connu les mêmes mouvements: celui du Bund allemand à dix ans a repassé 0,52% contre moins de 0,5% à mi-séance, avant de revenir à 0,51% après la mise au point de la BCE.

Le rendement à dix ans américain, lui, oscille autour du seuil de 2,80% après les chiffres mensuels supérieurs aux attentes des prix à la production aux Etats-Unis.

Le yen a pour sa part souffert du regain d'appétit pour le risque: il cédait en fin de journée en Europe 0,5% face au dollar et 0,6% face à l'euro.

Wall Street attend, à partir de 18h15 GMT, l'audition au Congrès de Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook (+1,46%), qui pourrait alimenter le débat sur le risque d'un durcissement de la réglementation du secteur.

(Avec Tommy Wilkes à Londres, édité par Véronique Tison)

par Marc Angrand