BAGDAD, 10 décembre (Reuters) - Les forces de sécurité irakiennes ont avancé sur deux fronts autour de la ville de Ramadi, chassant des combattants du groupe Etat islamique d'un poste de commandement militaire stratégique et du quartier d'Al Taamim situé à l'ouest de la ville, ont déclaré jeudi des responsables militaires.

"L'armée et les forces antiterroristes ont lancé deux offensives simultanées sur les fronts Nord et Ouest et ont réussi des percées spectaculaires", a déclaré à Reuters le général Yahia Rasoul.

Encerclée depuis des semaines, Ramadi reste aux mains des combattants de l'Etat islamique (EI) mais Bagdad espère que ses avancées récentes permettront de hâter la reprise de la ville.

L'offensive sur Ramadi a jusqu'à présent été ralentie par les méthodes des combattants de l'EI, qui utilisent notamment de nombreux engins explosifs artisanaux, ainsi que par le manque de préparation des soldats irakiens parfois mal équipés.

La prise du centre de commandement d'Anbar, mercredi, et celle du quartier de Taamim sont essentielles parce que ces deux positions surplombent d'autres parties de la ville, ont expliqué des responsables.

Le centre de Ramadi reste en revanche aux mains des djihadistes dont le nombre est évalué entre 250 et 300 par les services irakiens de renseignement, mais ils sont selon le général Rasoul en train de perdre l'initiative et manquent à la fois de munitions et de vivres depuis que le gouvernement a coupé leurs voies d'approvisionnement le mois dernier.

"Nous pouvons entendre sur les appels radio que nous interceptons qu'ils se plaignent du manque de nourriture et de munitions", a dit le général Rasoul. "Il est assez clair qu'ils sont désespérés et qu'ils s'effondrent."

Selon des responsables locaux et des chefs de tribus, 1.200 à 1.700 familles sont encore coincées dans la ville. (Ahmed Rasheed,; Nicolas Delame pour le service français, édité par Tangi Salaün)