(Actualisé avec nouveau bilan, Netanyahu)

GAZA, 31 mars (Reuters) - Quelque 70 Palestiniens ont été blessés samedi par des tirs de l'armée israélienne près de la clôture séparant l'enclave de Gaza de l'Etat d'Israël, au lendemain d'une des journées les plus meurtrières depuis plusieurs années dans cette région.

Des milliers de personnes ont défilé samedi à Gaza lors des funérailles des 15 manifestants tués vendredi et une journée de deuil national a été observée en Cisjordanie.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé Israël d'être responsable de cette flambée de violence, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a félicité ses soldats dont il a estimé qu'ils n'avaient fait que protéger la souveraineté d'Israël et la sécurité de ses citoyens.

Samedi, de nouveaux heurts ont éclaté le long des 65 km de frontière entre la bande de Gaza et Israël après que des jeunes ont jeté des pierres en direction des soldats israéliens. Selon les services de santé palestiniens, 70 personnes ont été blessées.

La manifestation de vendredi marquait le début d'un vaste mouvement de protestation palestinien qui doit s'étaler sur six semaines, avec l'érection de villages de tentes en cinq emplacements le long de la frontière, et qui vise à obtenir le droit pour les réfugiés palestiniens de rentrer en Israël.

CINQ COMBATTANTS DU HAMAS TUÉS

Parmi les 15 personnes tuées vendredi, cinq étaient membres de la branche armée du Hamas, a annoncé le mouvement islamiste palestinien, considéré comme un groupe terroriste par Israël et par les pays occidentaux. Les services de santé avaient dans un premier temps avancé un bilan de 16 morts.

Le mouvement de protestation lancé vendredi doit prendre fin le 15 mai, jour que les Palestiniens appellent la "Nakba" ou "catastrophe", marquant le déplacement de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l'Etat d'Israël en 1948.

"Le message des Palestiniens est clair", a déclaré Nabil Abou Rdainah, porte-parole de Mahmoud Abbas. "La terre palestinienne appartiendra toujours à ses propriétaires légitimes et l'occupation doit cesser."

Le général Ronen Manelis, porte-parole de l'armée israélienne, a accusé le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, de se servir des manifestations pour lancer des attaques contre Israël et enflammer la région. Il a jugé probable que des violences se poursuivront jusqu'au 15 mai.

"Nous ne laisserons pas cela se transformer en zone où chacun se renvoie la balle, où ils commettent un acte terroriste et où nous répondons par des actions de rétorsion. Si cela continue, nous n'aurons pas d'autre choix que d'intervenir à l'intérieur de la bande de Gaza", a averti l'officier lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a demandé vendredi une enquête indépendante et transparente sur le déroulement du premier jour de manifestation. (Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell, Nicolas Delame, Jean-Stéphane Brosse et Tangi Salaün pour le service français)