L’assurance de Christine Lagarde donne des ailes à l’euro, souligne Véronique Riches-Flores
Premier point, après avoir commenté la révision à la baisse des prévisions particulièrement mauvaises en juin, Christine Lagarde a pu ce mois-ci s'attarder sur les données plus encourageantes relatives à la reprise de l'activité, aujourd'hui clairement enclenchée.
Deuxième point, alors que la médiocrité de la situation l'avait conduite le mois dernier à annoncer de nouveaux outils de prévention contre les méfaits économiques et financiers de la pandémie, elle a pu aujourd'hui constater que les mesures prises étaient effectives, largement utilisées et suivies de résultats. En d'autres termes, les décisions étaient les bonnes et, si la BCE réitère la nécessité de maintenir des conditions de très amples liquidités, elle n'a pas besoin d'en rajouter.
Dernier point, le communiqué de presse, prend acte des avancées de la Commission et met habilement cette dernière devant ses responsabilités, en actant quasiment du fait accompli, tout en enjoignant les dirigeants européens de se mettre rapidement d'accord en faveur de la nouvelle génération de propositions de la CE destiné à " renforcer le marché unique et à construire une reprise prospère et durable ".
Après la vive inquiétude du mois dernier, la présidente de la BCE est apparue confiante et déterminée, au point, peut-être, de parvenir à forcer la main des dirigeants les plus récalcitrants aux propositions de relance, souligne Véronique Riches-Flores.
Pour l'économiste, la posture est fine et stratégique. Elle est risquée à la veille du sommet européen extraordinaire débuté vendredi 17 juillet et consacré au futur budget et au plan de relance.
Mais Christine Lagarde ne pouvait avoir meilleur timing pour lancer un dernier appel aux dirigeants de l'UE. Celui-ci semble avoir convaincu les marchés, ce qui explique le regain de solidité de l'euro face à un dollar de plus en plus mal en point.