PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue sans tendance et les Bourses européennes reculent à mi-séance mercredi, les investisseurs semblant avoir perdu l'essentiel de leur appétit pour le risque à la veille de la réunion très attendue de la Banque centrale européenne (BCE), sur fond de doutes sur la solidité de la reprise et le caractère temporaire de la poussée inflationniste en cours.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse symbolique pour le Dow Jones mais en très léger repli pour le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,27% à 6.707,78 points vers 11h40 GMT après avoir cédé jusqu'à plus de 1,4% en matinée. À Londres, le FTSE 100 cède 0,41% et à Francfort, le Dax recule de 0,62%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,44%, le FTSEurofirst 300 de 0,56% et le Stoxx 600 de 0,52%. Ce dernier a touché en début de séance son plus bas niveau depuis le 20 août.

Les décisions qu'annoncera jeudi la BCE à l'issue de la réunion de son Conseil des gouverneurs ne devraient pas chambouler la politique monétaire mais elles pourraient inclure une diminution des achats mensuels d'obligations sur les marchés, et l'institution pourrait préciser ses indications sur l'évolution attendue de sa stratégie dans les prochains mois.

Les débats entre "faucons" et "colombes" du Conseil seront sans doute une nouvelle fois animés: dans une tribune publiée par Eurofi Magazine, Robert Holzmann, le gouverneur de la banque centrale autrichienne, estime que l'inflation pourrait conduire la BCE à resserrer sa politique plus rapidement qu'anticipé jusqu'à présent.

À ces perspectives s'ajoutent les interrogations persistantes sur l'impact du variant Delta du coronavirus sur la croissance, aux Etats-Unis et en Chine notamment, ravivés depuis vendredi par la déception du rapport mensuel sur l'emploi américain.

En attendant les annonces de la BCE, les investisseurs étudieront à 14h00 GMT le communiqué de politique monétaire de la Banque du Canada et à 18h00 GMT le "Livre beige" de la Réserve fédérale, qui alimentera les discussions lors de la réunion du FOMC dans deux semaines.

Dan un entretien au Financial Times, James Bullard, le président de la Fed de St. Louis, estime que la banque centrale américaine doit s'engager sur la voie du "tapering", la diminution progressive de ses achats d'obligations, malgré le ralentissement de l'emploi.

"La crainte de voir les banques centrales commencer à réduire leurs achats d'actifs semble avoir quelque peu nui à la confiance, particulièrement avant les annonces de la BCE demain, dont beaucoup s'attendent à ce qu'elles marquent le début de ce processus", expliquent les analystes de Deutsche Bank dans une note.

VALEURS EN EUROPE

La majorité des grands secteurs de la cote européenne évoluent en territoire négatif, les replis les plus marqués touchant l'automobile (-1,15%), l'immobilier (-0,93%) et l'industrie (-0,95%).

À la hausse, le compartiment des transports et des loisirs se distingue se distingue avec une progression de 1,04%.

À Paris, Stellantis abandonne 1,92% après la cession de 1,2% de son capital par le chinois Dongfeng.

Parmi les industriels affectés par les doutes sur la reprise, Alstom cède 1,54% et Schneider 1,66%.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américains effacent une partie de leur hausse de mardi, avant les importantes adjudications à dix et 30 ans prévues ce mercredi et jeudi, pour un montant total de 62 milliards de dollars.

Le dix ans, qui était monté à 1,385% en séance mardi, baisse de deux points de base à 1,3529%.

Les rendements européens suivent une nouvelle fois le mouvement, à -0,333% pour le Bund allemand à dix ans et 0,011% pour l'OAT française de même échéance.

CHANGES

Le dollar est reparti à la hausse face aux autres grandes devises (+0,16%), un mouvement amplifié par la prudence des cambistes sur l'euro à la veille de la réunion de la BCE.

La monnaie unique s'échange autour de 1,1820 dollar, près de 0,8% en dessous du pic à 1,1909 atteint vendredi après les chiffres de l'emploi américain.

PÉTROLE

Hésitant en début de journée, le marché pétrolier est désormais en nette hausse, profitant de la lenteur du retour à la normale de la production dans le golfe du Mexique après le passage de l'ouragan Ida la semaine dernière.

Brent gagne 1,27% à 72,60 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,52% à 69,39 dollars.

La production du golfe du Mexique reste inférieure d'environ 80% à son niveau d'avant le passage d'Ida.

par Marc Angrand