La Fed jouit d'une position plutôt confortable dans le monde des grandes banques centrales. Elle n'a pas à résoudre une équation insoluble comme la Banque du Japon. Elle n'a pas à composer avec des économies disparates comme la Banque centrale européenne. Elle n'est pas sous la menace d'un aléa politique majeur comme la Banque d'Angleterre. Non, la Fed de Jerome Powell a juste besoin d'adapter le rythme du cycle de hausse de taux actuel à la forte dynamique de la croissance de son pays, de donner une trajectoire claire pour sa politique monétaire et de subir quelques bordées de la Maison Blanche.
 
Tout va bien aux Etats-Unis, à tel point que Powell n'a même pas abordé la question des tensions sur le commerce international. La banque centrale a porté le niveau des Fed Funds dans la fourchette 2 à 2,25% et les mènera entre 2,25 et 2,50% d'ici la fin de l'année, selon toute vraisemblance en décembre. Elle a aussi indiqué que trois hausses sont programmées en 2019 et une en 2020. La route est donc bien balisée. "Je ne suis pas content", a fait savoir Donald Trump, parce qu'il faut toujours un grincheux. Le Président américain préférerait que l'accent soit mis sur la réduction de la dette ou la création d'emplois et se dit inquiet ses banquiers "semblent aimer augmenter les taux d'intérêt". C'est sans conséquence pour la banque centrale, qui rappelle régulièrement qu'elle fonctionne de façon indépendante et qui le prouve en l'occurrence.
 
Pour les actions, les périodes de resserrement monétaire qui accompagnent le cycle économique sont généralement propices. "Même si l'inflation est souvent présentée comme la bête noire des actions, c'est seulement en cas de surchauffe des prix que les problèmes arrivent", explique Liz Ann Sonders, chez Charles Schwab. "La fin du cycle de resserrement n'est pas encore arrivée, mais la suppression de la référence à une politique accommodante pourrait signaler le début de la fin du cycle de resserrement actuel", estime de son côté Jay H. Bryson, économiste chez Wells Fargo. La Fed est entrée, ou du moins s'est approchée, de la zone à partir de laquelle on parle de "taux neutres", c’est-à-dire le niveau autour duquel la politique monétaire n'a plus ni influence accélératrice ni potentiel de freinage sur l'économie. Vous ne rêvez pas : on parle déjà d'un nouveau cycle aux Etats-Unis ! Une chose est sûre : la Fed est en train de reconstituer son stock de munitions, une bonne nouvelle en cas de coup dur.

Le CAC40 a démarré en baisse de -0,2% à 5 500 points, après avoir échoué hier à venir titiller le mur des 5 530

Les temps forts économiques du jour
 
Beaucoup d'indicateurs aujourd'hui, surtout outre-Atlantique :
  • 14h30 : commandes de biens durables (consensus "core" +0,4%)
  • 14h30 : PIB final du second trimestre (consensus +4,2% en rythme annualisé)
  • 14h30 : Balance commerciale (consensus -70,6 milliards de dollars)
  • 14h30 : stocks préliminaires des grossistes (consensus +0,3%)
  • 14h30 : inscriptions hebdomadaires au chômage (consensus 208 000)
  • 16h00 : ventes dans l'immobilier ancien (consensus -0,2%)
 
La paire euro / dollar évolue en hausse de 0,02% à 1,17493 USD. L'once d'or reprend 0,1% après avoir reculé hier à 1 197 USD. L'or noir reste haut perché, à 72,40 USD pour le WTI et 82,07 USD pour le Brent.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • SocGen abaisse d'acheter à conserver sa recommandation sur Bayerische Motoren Werke avec un objectif réduit de 92 à 85 EUR.
  • Jefferies abaisse de 760 à 740 DKK son objectif sur Carlsberg mais reste acheteur.
  • MainFirst reprend le suivi de Clariant à neutre en visant 27,50 CHF.
  • Midcap Partners Louis Capital Markets passe d'achat à neutre sur Devoteam en visant 118 EUR.
  • Goldman Sachs entame le suivi de GVC Holdings à l'achat en visant 1 195 GBp.
  •  Jefferies reste acheteur d'Indivior, mais avec un objectif ramené de 540 à 250 GBp.
  • Jefferies reste à conserver sur National Grid mais ramène de 890 à 820 GBp son objectif.
  • DZ Bank passe de conserver à acheter sur RWE, revalorisé de 22 à 25 EUR.
  • MainFirst passe de neutre à surperformance sur STMicroelectronics, revalorisé de 21 à 23 EUR.
  • Independent Research entame le suivi de TTL à l'achat en visant 7 EUR.
  • Jefferies passe de sousperformance à conserver sur Wood Group, revalorisé de 550 à 700 GBp.
 
L’actualité des sociétés
 
Airbus a délocalisé son conseil d'administration en Chine où, dit-on, un gros contrat portant sur quelque 180 appareils se profile. Electricité de France a confirmé que l'EPR d'Hinkley Point C sera opérationnel en 2025. Le site messin de Peugeot devrait accueillir les lignes de production de la nouvelle boîte de vitesse électrifiée en coentreprise avec Punch Powertrain. Vivendi confirme qu'il aura quitté le capital d'Ubisoft le 7 mars 2019. Getlink a placé 550 millions d'euros d'obligations vertes 2023 à 3,625%. Gfi Informatique va quitter la cote. Le départ de la directrice médicale de Genfit est un choix purement personnel. Trigano, Micropole, Genkyotex, U10, Awox, SQLI, Oncodesign et Crossject ont publié leurs comptes.
 
Nestlé suit avec attention la reprise de l'inflation en occident et espère pouvoir ajuster le prix de ses produits. Ford a évalué à 1 milliard de dollars ses surcoûts causés par les taxes douanières. Le pizzaiolo Papa John's cherche un repreneur. Tesla ferait des pieds et des mains pour doper ses livraisons en fin de trimestre.