Le PIB a augmenté de 0,1% sur la période juillet-septembre par rapport aux trois mois précédents alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une contraction de 0,1%.

Destatis, l'institut fédéral de la statistique, a révisé à la baisse les chiffres du deuxième trimestre, qui montrent désormais une contraction de 0,2%, contre -0,1% annoncé auparavant. Il a en revanche revu à la hausse la croissance de janvier-mars, à 0,5% contre 0,4%.

Une récession technique se définit par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.

Sur un an, le PIB allemand affiche en données brutes, c'est-à-dire hors ajustement lié aux effets de calendrier, une expansion de 0,5%, conforme au consensus, après +0,3% au deuxième trimestre.

"L'économie allemande ne s'en tire pas trop mal: la récession technique a pu être évitée", a commenté Andreas Scheuerle, analyste de Deka Bank, tout en soulignant qu'il est trop tôt pour la déclarer tirée d'affaire. "L'économie allemande souffre d'une énorme incertitude politique globale. L'automobile, l'industrie phare de l'Allemagne, n'est plus au meilleur de sa forme."

DES CHIFFRES "ENCORE TROP FAIBLES", DIT PETER ALTMAIER

Le secteur industriel allemand, longtemps moteur de l'économie grâce à la croissance de ses ventes à l'export, pâtit en effet de la dégradation de la demande étrangère, des tensions commerciales internationales et de l'incertitude liée au Brexit.

L'automobile est en outre pénalisée par le durcissement progressif des règles anti-pollution et des investissements engagés pour financer la transition entre le thermique et l'électrique.

"Il n'y a pas de récession technique mais les chiffres de la croissance sont encore trop faibles", a résumé le ministre de l'Economie, Peter Altmaier, sur la chaîne de télévision publique ARD.

Destatis a précisé que les dépenses de consommation des ménages avaient augmenté au troisième trimestre et que la dépense publique comme le secteur de la construction avaient contribué à la croissance.

Les exportations on progressé tandis que les importations restaient quasi stables, ajoute-t-il, ce qui suggère une contribution globale positive du commerce extérieur à l'évolution du PIB.

Pour Alexander Krüger, économiste de Bankhaus Lampe, la croissance allemande devrait rester faible au cours des prochains trimestres.

"Le ralentissement économique en Chine, le conflit commercial mondial et le chaos du Brexit vont tous dans le sens d'un affaiblissement de la dynamique économique", explique-t-il.

(version française Marc Angrand)

par Michael Nienaber et Rene Wagner