(Actualisé avec report de l'examen du projet de loi §3, explications §4-5)

JERUSALEM, 25 février (Reuters) - L'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, site de la crucifixion et du tombeau du Christ selon la tradition, a été fermée jusqu'à nouvel ordre pour protester contre un projet de réforme fiscale et foncière élaboré par les autorités israéliennes.

Les dirigeants des Églises catholique, grecque orthodoxe et arménienne ont expliqué que les mesures envisagées par le gouvernement israélien constituaient "une attaque systématique et sans précédent contre les chrétiens en Terre Sainte".

Face à la contestation, le conseil des ministres israéliens a reporté d'une semaine, dimanche, l'examen de ce projet de loi controversé qui accorde à l'Etat un pouvoir d'expropriation sur tout domaine foncier de Jérusalem vendu par les Églises à des sociétés immobilières privées au cours des dernières années.

Le but officiel de cette réforme est de protéger les propriétaires immobiliers contre l'éventuel refus de sociétés privées de ne pas renouveler le bail foncier des terres sur lesquelles sont construits leurs maisons ou appartements.

Les Églises, importants propriétaires fonciers de la ville, estiment que cette disposition va compliquer les ventes de terrains à des acheteurs privés, ventes servant à couvrir leurs frais de fonctionnement.

"Ce projet de loi odieux, s'il est approuvé, rendra possible l'expropriation des terres de l'Eglise", affirment Théophile III, le patriarche de Jérusalem, Francesco Patton, le Custode de la Terre Sainte, et Nourhan Manougian, le patriarche arménien de Jérusalem, dans un communiqué.

Outre ce droit accordé à l'Etat hébreu, la municipalité de la ville a annulé l'exemption fiscale accordée à tous les biens commerciaux appartenant à l'Eglise et a commencé à exiger le versement de taxes.

"Cela nous rappelle toutes les lois de même nature qui ont été mises en oeuvre contre les juifs pendant les périodes noires en Europe", ajoutent les trois dirigeants religieux.

Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a affirmé sur Twitter qu'il n'était pas logique que les biens commerciaux détenus par les Églises, y compris des hôtels et des commerces de détail, puissent continuer à bénéficier d'une exemption fiscale.

"Que les choses soient claires, nous ne parlons pas des lieux de culte qui demeurent exemptés des impôts fonciers conformément à la loi", écrit-il.

(Jeffrey Heller; Danielle Rouquié pour le service français)