PARIS, 18 août (Reuters) - L'affaiblissement du dollar face à l'euro peut être interprété comme un signe annonciateur du déclin de l'économie américaine même si ce diagnostic doit être nuancé, dit-on chez Fidelity International.

Le billet vert reflue face à l'euro depuis la fin du mois de juin, un mouvement qui se confirme mardi puisque la monnaie unique progresse de 0,34% à 1,1909 à 11h00 après avoir atteint son plus haut niveau depuis le début de l'année à 1,1915 quelques minutes plus tôt.

L'économie américaine ne se porte pas si mal mais elle souffre de la gestion de la crise sanitaire par l'administration Trump, selon Fidelity.

"Pour la première fois de son histoire, l'économie américaine pourrait ne pas être la première à se relever d'une crise et perdre ainsi son leadership économique au profit de son outsider chinois", lit-on dans une note publiée mardi par la société de gestion.

Il faut y ajouter une situation financière tendue avec un déficit colossal qui pourrait peser sur la capacité de Washington à soutenir son économie, poursuit le texte.

"Certes, la situation est loin d'annoncer la déliquescence imminente de la suprématie américaine", tempèrent les auteurs de la note. "Mais les incursions répétées de l'euro-dollar au-dessus des 1,18 depuis la fin juillet plaident pour une immunodéficience durable de la première économie mondiale incitant donc les investisseurs à se détourner du billet vert."

L'euro reste toutefois à distance du pic de 1,24 dollar touché en février 2018 et son renforcement tient aussi à des facteurs propres, à commencer par l'accord conclu fin juillet par les dirigeants européens sur un plan de relance qui entérine une mutualisation de la dette, souligne la société de gestion.

"Autant dire qu'au-delà d'un possible affaiblissement de l'économie américaine, le champ des possibles ouvert en Europe peut aussi expliquer le niveau actuel de la paire", lit-on dans la note.

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)