PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes reculent en début de séance jeudi, les investisseurs continuant d'hésiter entre les bonnes nouvelles sur le front des vaccins contre le coronavirus et les mauvaises sur celui de l'évolution de la pandémie comme des perspectives économiques.

À Paris, le CAC 40 perd 0,19% à 5.572,45 points vers 08h35 GMT. A Londres, le FTSE 100 gagne 0,09% et à Francfort, le Dax recule de 0,12%.

L'indice EuroStoxx 50 abandonne 0,08% alors que le FTSEurofirst 300 progresse de 0,05% et le Stoxx 600 de 0,04%.

Le regain d'appétit pour le risque lié aux progrès spectaculaires des dernières semaines en matière de développement de vaccins contre le coronavirus n'est pas remis en cause mais, après les performances boursières historiques de novembre, les dernières nouvelles de la conjoncture incitent à la prudence.

La Réserve fédérale, dans le "livre beige" sur lequel s'appuieront ses décisions dans deux semaines, souligne ainsi que quatre des grands districts régionaux des Etats-Unis n'ont enregistré que "peu ou pas de croissance" ces dernières semaines tandis que l'expansion restait faible dans les autres, en raison notamment de la résurgence de l'épidémie.

Et celle-ci semble loin de s'inverser, un responsable des Centres de contrôle des maladies (CDC) ayant prévenu mercredi les Américains qu'ils devaient s'attendre à un hiver "dur" qui pourrait porter le bilan à 450.000 morts dans le pays.

En Europe, les chiffres définitifs des indices PMI des services et composite pourraient donner de nouvelles indications sur l'impact économique de la deuxième vague d'infections et des mesures de reconfinement appliquées ces derniers mois, en attendant les statistiques des inscriptions au chômage et l'ISM des services aux Etats-Unis.

L'Insee a confirmé mercredi tabler sur une contraction de 9% de l'économie française sur l'ensemble de cette année.

L'incertitude sur l'après-Brexit constitue par ailleurs un frein supplémentaire pour les marchés financiers, en l'absence de compromis entre Londres et Bruxelles à quatre semaines maintenant de la fin de la période de transition.

VALEURS

Les plus fortes baisses sectorielles du début de séance sont pour l'énergie, dont l'indice Stoxx perd 0,67% et pour les banques, (-0,58%). A l'opposé, les technologiques (+0,61%) et les matières premières (+0,66%) affichent les progressions les plus soutenues.

Au sein du CAC 40, Hermès gagne 1,47% tandis que Total abandonne 1,61%. La lanterne rouge de l'indice est pour Unibail-Rodamco-Westfield, qui perd 2,81% après les résultats d'une offre de rachat d'obligations.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée pratiquement inchangé (+0,03%) et non loin du plus haut de près de 30 ans inscrit mercredi, soutenu par les valeurs cycliques, les financières et celles de l'immobilier.

En Chine, les indices SSE Composite de Shanghai et CSI 300 ont perdu respectivement 0,21% et 0,2% face au regain de tension entre Pékin et Washington avec l'adoption par la Chambre des représentants américaine d'un texte de loi qui pourrait conduire à l'exclusion d'entreprises chinoises des marchés boursiers aux Etats-Unis.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant une ouverture proche de l'équilibre même si la tendance sera probablement influencée par les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage attendus à 13h30 GMT, au lendemain de la déception de l'enquête ADP sur l'emploi privé.

Mercredi, la Bourse de New York a fini en ordre dispersé une séance en dents de scie: l'indice Dow Jones a gagné 0,2% à 29.883,79 points, le S&P-500 a pris 0,18% à 3.669,01 - un nouveau plus haut de clôture - mais le Nasdaq a reculé de 0,05% à 12.349,37 points.

TAUX

Les rendements obligataires de référence américains et européens sont stables et restent proches des pics atteints mercredi, s'affichant à 0,9443% pour les titres américains à dix ans et -0,52% pour celui du Bund allemand de même échéance.

CHANGES

Toujours handicapé par les spéculations sur la relance budgétaire et la politique monétaire aux Etats-Unis, le dollar reste orienté à la baisse et il a touché un nouveau plus bas de deux ans et demi face aux autres grandes devises (-0,24%).

L'euro en profite pour amplifier son retour au-dessus de 1,20 dollar, au plus haut depuis avril 2018, malgré les anticipations de nouvelles mesures d'assouplissement de la politique de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine prochaine.

La livre sterling, elle, tente de se maintenir au-dessus du seuil de 1,34 dollar enfoncé mercredi sur fond de doutes sur l'après-Brexit.

PÉTROLE

Le marché pétrolier évolue sans tendance claire dans l'attente des décisions de l'Opep et de ses alliés sur leur stratégie de production pour les prochains mois.

Le Brent gagne 0,06% à 48,28 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,07% à 45,31 dollars.

Les dirigeants de l'Opep+ reprennent ce jeudi les discussions reportées lundi faute de compromis sur l'évolution de l'offre à compter du 1er janvier, censée pour l'instant remonter après les réductions de pompages mises en place depuis le début de la crise.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand