PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir dans le rouge et les Bourses européennes réduisent leur progression à mi-séance mercredi, les incertitudes persistantes sur la volonté de la Russie de faire baisser la tension liée à l'Ukraine incitant les investisseurs à la prudence, tout comme l'attente du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais, qui étaient en hausse en tout début de journée, signalent désormais un repli de 0,1% pour le Dow Jones, de 0,1% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,03% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 grappille 0,05% à 6.983,39 points vers 11h50 GMT après avoir gagné jusqu'à 0,74% en matinée et à Francfort, le Dax avance de 0,08% alors qu'à Londres, le FTSE 100 cède 0,2%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,14%, le FTSEurofirst 300 de 0,02% et le Stoxx 600 de 0,07%.

Alors que Moscou affirme poursuivre le retrait d'une partie des troupes massées ces derniers mois près des frontières de l'Ukraine, l'Otan dit n'avoir toujours aucune preuve de la désescalade; disant au contraire avoir observé une augmentation du nombre d'unités russes en route vers la frontière.

La prudence des Occidentaux face aux signaux envoyés par la Russie se répercute sur l'appétit des investisseurs pour le risque, d'autant que les dernières nouvelles sur le front de l'inflation, l'autre grande inquiétude du moment, sont mitigées: la hausse des prix a été moins marquée qu'attendu en Chine mais elle a atteint 5,5% sur un an au Royaume-Uni, son plus haut niveau depuis près de 40 ans.

Les investisseurs surveilleront donc attentivement les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis à 13h30 GMT, en attendant le compte rendu de la réunion de politique monétaire de janvier de la Fed, à 19h00 GMT.

"Je m'attends à ce que les 'minutes' reflètent l'évolution restrictive de la banque centrale mais cela ne devrait pas changer la donne pour les marchés, qui ont déjà intégré six hausses de taux", commente Craig Erlam, analyste senior d'OANDA.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le rebond des cours du pétrole et des métaux de base profite aux secteurs européens de l'énergie (+0,77%) et des matières premières (+0,67%).

À l'opposé, le compartiment des télécoms (-1,39%) est plombé par la chute de 13,82% d'Ericsson après la découverte d'irrégularités comptables dans ses activités en Irak qui pourraient être liées à des faits de corruption susceptibles d'avoir bénéficié à l'organisation armée Etat islamique (EI).

Dans l'actualité des résultats, Air Liquide gagne 3,87% après avoir affiché sa confiance dans sa capacité à améliorer sa marge hors énergie et FDJ prend 5,52% après avoir relevé ses objectifs pour 2025.

CHANGES

Même fragile, le regain d'appétit pour le risque désavantage le dollar, qui reperd une peu de terrain face aux autres grandes devises (-0,19%), comme l'euro, qui remonte à 1,1383.

Mais le potentiel de baisse du billet vert reste limité par la perspective d'une hausse des taux de la Fed dans un mois: tous les participants à l'enquête mensuelle de Reuters tablent sur un relèvement d'au moins un quart de point et le scénario d'une hausse d'un demi-point gagne du terrain.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat américains sont pour l'instant stables, à 2,0347% pour les bons du Trésor à dix ans et 1,566% pour les titres à deux ans.

En Europe, celui du Bund allemand à dix ans se replie à 0,299% après avoir atteint en début de séance un nouveau plus haut de plus de trois ans à 0,331%, l'attention des investisseurs se reportant sur les enjeux de politique monétaire au détriment de la géopolitique.

PÉTROLE

Influencé lui aussi par l'évolution des tensions autour de l'Ukraine, le marché pétrolier regagne une partie du terrain perdu la veille.

Le prix du baril Brent est en hausse de 1,16% à 94,36 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,09% à 93,07 dollars.

Ils avaient perdu respectivement 3,3% et 3,55% mardi après avoir atteint la veille leur plus haut niveau depuis septembre 2014.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand