PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes, Londres exceptée, reculent à mi-séance lundi, la hausse des prix de l'énergie continuant d'alimenter les craintes liées à l'inflation pendant que celle des rendements obligataires valide une fois de plus le scénario d'un resserrement monétaire.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en repli de 0,26% pour le Dow Jones, de 0,53% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,76% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,42% à 6.532,67 points vers 10h50 GMT et à Francfort, le Dax recule de 0,51% alors qu'à Londres, le FTSE 100 prend 0,18%, grâce aux valeurs minières et pétrolières.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,58%, le FTSEurofirst 300 de 0,29% et le Stoxx 600 de 0,49%.

Les volumes d'échanges à Wall Street pourraient être réduits en ce "Columbus Day", férié aux Etats-Unis (les marchés obligataires et de change américains resteront fermés), d'autant que les principaux rendez-vous de la semaine pour les investisseurs sont prévus à partir de mercredi, avec les chiffres des prix à la consommation (CPI), le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale et le début des publications des grands groupes cotés américains.

PÉTROLE

Le risque de pénuries d'énergie continue de doper le cours du baril: celui du Brent gagne 2,21% à 84,21 dollars le baril, au plus haut depuis octobre 2018, et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,79% à 81,56, au plus haut depuis fin 2014.

Les prix à terme du gaz sur le marché européen, eux, ont effacé leurs pertes du début de séance pour repartir à la hausse et certains contrats affichaient des bonds de plus de 10% en fin de matinée.

TAUX

La perspective de plus en plus nette d'une inflexion des politiques monétaires en faveur d'une remontée des taux avec la reprise économique continue de favoriser la remontée des rendements: celui du Bund allemand à dix ans, à -0,112% est au plus haut depuis le mois de mai, tout comme son équivalent français, à 0,227%.

Et l'évolution du marché monétaire montre que les investisseurs intègrent désormais une probabilité de 100% d'une hausse de taux de 10 points de base de la Banque centrale européenne (BCE) d'ici la fin 2022.

Les spéculations sur les taux en Europe ont été relancées par les déclarations ce week-end de deux responsables de la Banque d'Angleterre (BoE) sur le caractère préoccupant de l'inflation et le fait que les consommateurs devaient se préparer à une hausse marquée des taux d'intérêt.

VALEURS EN EUROPE

Cette montée des taux profite entre autres aux valeurs bancaires: l'indice Stoxx européen du secteur gagne 0,66% et a retrouvé son niveau de février 2020, avant la chute déclenchée par la crise du coronavirus.

À Paris, BNP Paribas rend 0,81%, Société générale 0,73% et Crédit agricole 0,37%.

Les compartiments des matières premières (+2,41%) et de l'énergie (+0,99%) reflètent quant à eux la hausse des cours des matériaux de base et des hydrocarbures: ArcelorMittal s'adjuge 4,6%, BHP Group 2,93%, TotalEnergies 1,58%.

Le groupe parapétrolier CGG s'envole de 16,61% après des perspectives jugées encourageantes.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Carrefour, qui prenait près de 1% dans les premiers échanges, abandonne désormais 1,53% après l'arrêt des discussions avec Auchan.

Le secteur de la distribution dans son ensemble souffre après l'avertissement du britannique Asos, dont le cours chute de 13,27%, note Nicolas Champ, analyste de Barclays.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

CHANGES Le dollar continue de profiter des anticipations liées à la Fed: s'il s'apprécie marginalement face à l'euro, qui se traite autour de 1,1560, le billet vert est au plus haut depuis près de trois ans face au yen, plus sensible aux variations des écarts de rendements.

La livre sterling profite quant à elle des déclarations des responsables de la Banque d'Angleterre sur l'inflation et les taux.

(Reportage de Marc Angrand, avec Anait Miridzhanian, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand