Dans une déclaration assez inhabituelle, la WEF estime que l'interdiction de la vente à découvert d'actions est improductive. "L'interdiction de la vente à découvert interfère avec la formation des prix, ce qui accroît l'incertitude", estime la patronne de l'organisation, Nandini Sukumar. "Cela ne fait qu'amplifier artificiellement la volatilité et la probabilité de défaillance, effet contraire à celui qui est invoqué, et entrave la capacité des marchés à servir l'économie réelle", a-t-elle ajouté dans le communiqué. 

La WEF estime que les coupe-circuits et les protections que les opérateurs boursiers mettent en place sont bien plus efficaces, car elles laissent le temps de la réflexion aux participants du marché, et leur permettent de prendre des décisions plus éclairées. La vente à découvert ne représente qu'une petite partie des échanges, argumente-t-elle encore, avant de citer des travaux universitaires concluant à l'inefficacité des mesures d'interdiction. 

En outre, l'organisation souligne qu'il est important de maintenir les marchés ouverts en cette période troublée. Et qu'une baisse des cours n'est que le reflet d'une moindre rentabilité à l'avenir. L'intérêt des opérateurs est évidemment de rester au coeur des transactions, qui sont nombreuses durant les crises, volatilité oblige. 

En Europe, la France, l'Italie ou l'Espagne, notamment, on mis en place des interdictions temporaires de vente à découvert sur certaines actions. Mais le Royaume-Uni ou l'Allemagne ont refusé de le faire. Idem aux Etats-Unis.