(Actualisé avec contexte, commentaire d'analystes, cours)

SAO PAULO, 5 août (Reuters) - Les valeurs des télécoms chutent à la Bourse brésilienne mardi, l'offre de Telefonica sur la filiale locale de Vivendi venant contrecarrer les spéculations sur la recomposition attendue du secteur.

Telefonica Brasil, qui contrôle le principal opérateur de téléphonie mobile du Brésil, perd plus de 5% en réaction à la proposition d'un montant de 6,7 milliards d'euros faite par sa maison mère espagnole pour prendre le contrôle de GVT, le quatrième opérateur de haut débit au Brésil. (voir

Cette offre jugée agressive, et proche des sept milliards d'euros que Vivendi espérait tirer de GVT l'an dernier, remet en cause les scénarios qui avaient soutenu le secteur à la Bourse de Sao Paulo ces derniers mois.

Plutôt que de ramener le nombre de grands opérateurs de quatre à trois, comme envisagé jusqu'ici, la transaction viendrait renforcer le réseau de Telefonica sans limiter les pressions concurrentielles sur un marché de la téléphonie mobile en voie de ralentissement.

Tim Participacoes, qui était considéré comme un partenaire de fusion potentiel pour GVT, décroche de plus de 5%, tout comme sa maison mère Telecom Italia à Milan.

"La taille plus petite de Tim Brasil et la marge de manoeuvre financière limitée de Telecom Italia semblent autant d'obstacles à une contre-offre potentielle", observe Bank of America Merrill Lynch dans une note à ses clients. "Nous nous attendons à ce que Vivendi accepte l'offre (de Telefonica)".

Le groupe espagnol a en outre proposé à Vivendi de reprendre ses 8,3% dans Telecom Italia, ce qui supprimerait son conflit d'intérêt à l'origine des spéculations dans le secteur.

Telefonica, en plus de Viva, le premier opérateur de téléphonie mobile dans le pays, est en effet actionnaire indirect de Tim Brasil, le numéro deux, du fait de sa participation dans Telecom Italia.

Le marché spéculait jusqu'ici sur un démantèlement de Tim et son partage entre ses trois concurrents, cette concentration permettant des investissements dans de nouvelles technologies pour moderniser le réseau.

Grupo Oi, l'ex-Telemar, était appelé à jouer un rôle clé dans ce processus mais il se retrouve affaibli par les difficultés de son partenaire de fusion Portugal Telecom , qui a perdu de l'argent avec l'affaire Espirito Santo au Portugal.

L'action de l'opérateur historique perd près de 5%. (Brad Haynes, avec Walter Brandimarte à Rio de Janeiro, Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)