PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse en début de séance vendredi, à quelques heures de la publication des chiffres très attendus de l'emploi aux Etats-Unis en juin, qui pourraient confirmer la vigueur de la reprise américaine.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,33% à 6.575,41 points après une heure d'échanges. A Londres, le FTSE 100 prend 0,43% et à Francfort, le Dax avance de 0,56%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,47%, le FTSEurofirst 300 de 0,47% et le Stoxx 600 de 0,57%.

Le rapport mensuel du département du Travail américain, principal rendez-vous de la semaine pour les grands marchés financiers mondiaux, sera publié à 12h30 GMT et les investisseurs attendent avant tout le chiffre des créations d'emplois non-agricoles, que le consensus Reuters donne à 700.000 après 559.000 en mai.

La confirmation de la poursuite du redressement de l'emploi, au lendemain de l'annonce d'une nouvelle baisse des inscriptions au chômage, pourrait relancer les spéculations sur une possible évolution du discours de politique monétaire de la Réserve fédérale à la fin de l'été.

De l'autre côté de l'Atlantique, on suivra le discours de Christine Lagarde aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. Dans un entretien à La Provence, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) estime que "même si la reprise commence à s'amorcer, elle reste fragile".

VALEURS

Les secteurs de la cote européenne les plus à même de profiter de la reprise restent entourés, à l'instar de celui du transport et des loisirs, dont l'indice Stoxx gagne 1,4% ou de celui des matières premières (+1,34%), tandis que le compartiment technologique (+1,00%) est tiré par les valeurs des semi-conducteurs.

A l'opposé, les banques (-0,17%) souffrent du recul des rendements obligataires.

A Paris, Atos (+2,15%) et STMicroelectronics (+1,63%) sont en tête du CAC 40 alors que BNP Paribas (-0,54%) et Société générale (-0,37%) figurent parmi les plus fortes baisses.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a pris 0,27%, tiré les grands exportateurs comme Sony (+3,66%) ou Nissan (+3,61%) à la faveur d'un nouveau repli du yen, au plus bas depuis mars 2020 face au dollar.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai et le CSI 300 des principales capitalisations du pays ont reculé respectivement de 1,95% et 2,84%, leur plus mauvaise performance depuis trois mois.

Les cérémonies officielles du centenaire du Parti communiste chinois étant désormais passées, les investisseurs craignent un resserrement de la politique monétaire et s'inquiètent de l'impact sur la reprise de la propagation du variant Delta du coronavirus.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant une ouverture sans grand changement mais la tendance à l'ouverture risque fort d'être influencée par le rapport sur l'emploi.

Jeudi, le Dow Jones a gagné 0,38% à 34.633,53 points, le SP-500 0,52%, à 4.319,94 et le Nasdaq Composite 0,13% à 14.522,38, en profitant notamment de la forte baisse des inscriptions au chômage, qui l'a emporté sur le repli des technologiques dans le sillage de Micron Technology (-5,7%).

Les volumes pourraient être réduits à Wall Street avant le week-end de trois jours de la fête nationale américaine.

TAUX

Les rendements obligataires de référence dans la zone euro poursuivent leur repli, à -0,22% pour le Bund allemand à dix ans, au plus bas depuis le 18 juin, et à 0,105% pour l'OAT française de même maturité.

Les bons du Trésor américain à dix ans affichent de leur côté un rendement de 1,4525%, en baisse de près de trois points.

CHANGES

Le dollar continue de profiter des anticipations optimistes des cambistes sur l'emploi américaine et reste orienté à la hausse face aux autres grandes devises (+0,08%), au plus haut depuis le 6 avril.

"Le dollar a commencé le mois de juillet sur une note soutenue; des créations d'emplois aux Etats-Unis conformes ou supérieures aux attentes aujourd'hui alimenteraient cette dynamique", estime Philip Wee, stratège de DBS Bank, dans une note.

Face au yen, le billet vert a même atteint son plus haut niveau depuis 15 mois à 111,65. L'euro se traite à 1,1824.

PÉTROLE

Le prix du baril fait du surplace après le report de la décision des ministres de l'Opep+ sur l'évolution de leur stratégie de production, les Emirats arabes unis s'opposant au projet - défendu par l'Arabie saoudite et la Russie - d'augmenter progressivement l'offre du bloc à partir d'août, de deux millions de barils par jour au total d'ici fin décembre.

Le Brent abandonne 0,05% à 75,80 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est inchangé à 75,24 dollars.

(Avec Tom Westbrook à Singapour, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand