TEGUCIGALPA, 17 novembre (Reuters) - L'ouragan Iota est passé en catégorie 5 lundi alors qu'il frappait les provinces côtières d'Amérique centrale, les dirigeants de la région blâmant le changement climatique pour la destruction et la situation catastrophique qui pousse des millions de personnes au bord de la famine.

D'après le Centre national américain pour les ouragans (NHC), Iota devait sévir dans le nord-est du Nicaragua durant la nuit de lundi à mardi, accompagné de vents pouvant aller jusqu'à 260 km/h, après avoir atteint la catégorie 5 sur l'échelle de Saffir-Simpson.

Une partie de la région se remet à peine de l'ouragan Eta, qui a tué des dizaines de personnes et ravagé des zones d'habitation et des champs il y a deux semaines. De nombreuses villes sont toujours en partie inondées.

Au Panama et au Guatemala, les autorités ont évacué les personnes habitant à proximité de collines, volcans et cours d'eau, craignant les ravages potentiels de l'ouragan Iota.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré que des millions de personnes avaient besoin de toute urgence d'aide alimentaire après le passage de l'ouragan Eta.

"Ce qui se rapproche est une bombe", a déclaré le président hondurien Juan Orlando Hernandez lors d'une conférence de presse au côté de son homologue guatémaltèque Alejandro Giammattei.

Les deux dirigeants ont décrit l'Amérique centrale comme la région au monde la plus affectée par le changement climatique et ont déploré que des dizaines de milliers de familles ont perdu des champs entiers de récoltes à cause du passage d'Eta.

Depuis que les données en la matière ont été pour la première fois répertoriées, en 1851, c'est la première fois que deux ouragans majeurs se sont formés en novembre dans l'Atlantique.

Iota est aussi le premier ouragan de catégorie 5 de la saison des ouragans, qui survient alors que l'Amérique centrale fait déjà face à une crise économique provoquée par l'épidémie de coronavirus. Des experts ont prévenu que la situation sanitaire pourrait empirer du fait des conditions climatiques. (Gustavo Palencia, Ismael Lopez, Daina Beth Salomon, Sofia Menchu; version française Jean Terzian)