Critères ESG attention au greenwashing 

Alors que les restrictions en lien avec la pandémie de COVID gagnent du terrain, une part non négligeable de la population Française voit son épargne grossir faute de pouvoir dépenser. Parallèlement à cette épargne forcée, les aspirations des épargnants s’orientent de plus en plus vers l’investissement ESG. Pour preuve, en 2020 l'afflux de capitaux dans les ETF ESG a atteint 22 milliards de dollars, soit déjà trois fois le total de 2019 (Bloomberg).

Deux leviers agissent sur cette tendance, l’aspiration des “millennials” à investir de manière éthique, mais aussi la prise en compte de plus en plus effective par les investisseurs institutionnels du “risque ESG”. De plus, les investissements ESG n’ont rien à envier d’un point de vue performance, aux investissements plus “traditionnels”, ce qui n’est pas pour les desservir.  

Dans ce cadre, Reclaim Finance, ONG qui veut mettre la finance au service de la lutte contre le réchauffement climatique, publie une étude intitulée “Nos économies au service du chaos social et climatique”. De quoi s’agit-il ?

La méthodologie de cette étude consiste à définir un panier d’entreprises aux pratiques douteuses quant-à leur impact environnemental et social (émission de gaz à effet de serre, pratiques néfastes du point de vue des droits humains, entreprises fabricantes d’armes, implication dans le secteur du charbon…). Les entreprises retenues sont appelées “entreprises sélectionnées”. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’épargne des Français est largement dirigée vers des fonds exposés à ces entreprises (via PER, assurance vie, PEA et plans d’épargnes salariales). Paradoxe notable donc, à l’heure où les citoyens sont de plus en plus demandeurs d’investissements responsables.

Sur les 381 fonds étudiés, 86% sont impliqués dans le financement de ces “entreprises sélectionnées”. Ce chiffre monte à 94% si l’on retire les fonds dont la structure exclut de fait les “entreprises sélectionnées”  (fonds investis à 100% dans l’immobilier par exemple). En moyenne, chaque fond possède 29,5% de ces “entreprises sélectionnées”. Ces dernières constituent 9% de leur valeur.

Plus préoccupant encore, l’absence de réglementations contraignantes en ce qui concerne la définition des critères ESG. Ainsi, certains fonds ESG qui font partie des fonds étudiés par Reclaim Finance ne méritent pas objectivement cette appellation. En effet, 3 fonds financent au moins 80 “entreprises sélectionnées”, et 6 sont exposés à ces entreprises à plus de 20%. 48% des fonds consacrent plus de 10% à ces entreprises.

Attention au greenwashing donc !

Sortie effective des USA des accords de Paris 

En ce jour d’élections, beaucoup d’événements sont éclipsés, à croire que le monde ne tourne plus qu’autour d’elles. En particulier celle-ci : les Etats-Unis quittent officiellement les Accords de Paris, quel que soit le résultat des élections. “C’était pas déjà fait ?“ me diriez-vous. Et bien non, la procédure a été lancée par Donald Trump en 2017, mais il avait dû attendre le 4 novembre 2019 pour l’entrée en vigueur du texte. Procédure oblige, ce n’est qu’aujourd’hui que la convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (Ccnucc) officialise cette décision.

A contre courant de l’histoire semble-t-il lorsqu’on sait que seuls 8 pays n’ont pas signé les accords de Paris. De plus, l’Europe et la Chine prennent le leadership sur les questions environnementales. L’Union Européenne a ainsi adopté un “Green New Deal” et la Chine vise la neutralité carbone pour 2060. 

Si ce retrait des accords de Paris de la part des Américains amoindrit considérablement les chances de pouvoir maintenir le réchauffement climatique sous le seuil de 2°c, les relations ne sont pas définitivement rompues. D’une part, un nombre significatif d’entreprises et d'États Américains se sont fixés des objectifs ambitieux indépendamment des décisions de l’Etat fédéral, et d’autre part, une victoire de Joe Biden rebattrait les cartes puisque ce dernier a fait savoir qu’il souhaitait renouer avec l’accord de Paris.

Les voitures hybrides et électriques dépassent le diesel :

En septembre, les immatriculations des voitures hybrides et électriques ont dépassé celles des véhicules diesels en Europe. Elles ont atteint 25,3% des parts de marchés (Jato Dynamics), c’est historique. La hausse des ventes de ce type de véhicule est de 138% sur un an glissant. C’est un rythme beaucoup plus soutenu que celui des voitures diesel (24,8%) et que les voitures essences (47%). "croissance largement due aux politiques gouvernementales et aux primes, mais qui montre aussi que les consommateurs sont prêts à adopter ces nouvelles technologies" selon le consultant Jato dynamics.