La banque d’Angleterre ne ferme pas la porte à une baisse de taux. Selon son gouverneur Mark Carney, l’institution dispose d’une marge de manœuvre importante afin de soutenir son économie. « L’économie a été atone, le ralentissement a augmenté et l’inflation est inférieure à l’objectif », a déclaré le gouverneur. Après avoir tenu le coup dans une vague d’assouplissement monétaire qui a touché la plupart des économies dans le monde, la BoE adopte un ton un peu plus accommodant. La future décision pourrait reposer sur les épaules d’Andrew Bailey qui succèdera à Mark Carney en mars.

HSBC : les taux bas sont « une réalité, plus une prévision ». Selon la banque, les obligations ont connu une année record en 2019 puis ont été vendues vers la fin de l’année, lorsque les investisseurs se sont tournés vers des actifs plus risqués. De plus, la demande pour la dette publique en zone euro à rendement élevé (high yield) a été forte en ce début d’année 2020. L’institution prévoit pour cette nouvelle année une baisse continue du rendement du Bund :  

Et si l’Italie rejoignait l’Allemagne et l’Espagne en émettant des green bonds. Actuellement, aucun détail n’a été fourni par le plan de financement de l’Italie en termes d’émission d’obligations vertes (green bonds). Il indique plutôt que le Trésor évaluera les avantages et inconvénients à émettre un tel type d’obligation. Au titre de l’année 2020, l’Espagne et l’Allemagne ont déjà déclaré qu’ils émettraient des green bonds. Reste à savoir si l’Italie suivra le mouvement.

Pas de mouvement du côté de la banque d’Israël. Le taux directeur de l’institution a été maintenu à 0.25%, comme attendu. De février 2015 à novembre 2018, le taux directeur était fixé à 0.10% et a été relevé il y a un peu plus d’un an à 0.25%.

  • Focus obligataire du jour : le Sherman Ratio ou l'importance de la duration comme appréciation du risque.

Le Sherman Ratio mesure le rendement d'une obligation par rapport à sa duration. La duration correspond à la période à l'issue de laquelle la rentabilité d'une obligation n'est plus affectée par une variation de taux (Macauley duration à ne pas confrondre avec le terme d'élasticité). Si la duration est égale à 6 ans, cela signifie qu'il faudra attendre 6 années avant que l'obligation ne soit plus sensible à une variation de taux. Plus la duration est longue, plus le risque est élevé. 

Revenons-en au Sherman Ratio. Il permet de savoir quel pourcentage d'augmentation de taux d'intérêt annulera le rendement de l'obligation (si le ratio est égal à 1, cela signifie qu'il faudra une augmentation de 1% du taux d'intérêt pour annuler le rendement). 

Elément intéressant à observer sur les marchés obligataires. La part des obligations notées BBB (limite de l'investment grade) est passée de 42% à 50% au sein de l'indice de référence Barclays U.S Corporate Bond Index. Pour autant, la rémunération du risque semble avoir diminué. L'écart de rendement entre les obligations BBB (investment grade) et BB (high-yield) a atteint 33 points de base en décembre 2018, soit son niveau le plus bas depuis 25 ans : le risque semble être de moins en moins rémunéré. 

En revanche, la prise de risque est rémunérée d'une autre manière, d'où la nécessité d'observer la duration. Elle est passée, pour les obligations notées BBB de 7,1 à 7,86 ans (augmentation du risque). De son côté, la duration des obligations BB est passée de 4,35 à 3,51 ans (réduction du risque).

Il est donc nécessaire de ne pas se focaliser uniquement sur les écarts de rendement pour évaluer la rémunération du risque car ici, cette rémunération est reflétée dans la duration.