(Avec nouvelles précisions, citation)

LONDRES, 16 décembre (Reuters) - La Banque d'Angleterre est devenue jeudi la première des principales banques centrales du monde à augmenter le coût du crédit depuis le début de la pandémie de COVID-19, une décision justifiée selon elle par l'accélération de l'inflation, qui devrait atteindre 6% en avril au Royaume-Uni, soit trois fois son objectif.

Une majorité des économistes et analystes interrogés par Reuters avaient dit tabler sur un statu quo, mais des statistiques officielles publiées mercredi ont montré une hausse de 5,1%, bien plus marquée qu'attendu, des prix au Royaume-Uni en novembre, leur plus forte augmentation depuis dix ans.

"Le Comité de politique monétaire continue de juger que des risques à la hausse comme à la baisse entourent les perspectives d'inflation à moyen terme mais qu'un resserrement modeste de la politique monétaire sur la période de prévision devrait être nécessaire pour atteindre l'objectif d'inflation de 2% de manière durable", explique la BoE dans un communiqué.

Huit des neuf membres du Comité (MPC) se sont prononcés en faveur de la hausse de taux, la dernière, Silvana Tenreyro, votant pour le statu quo.

Le MPC a en revanche voté à l'unanimité le maintien du montant du programme d'achats d'actifs sur les marchés à 895 milliards de livres (1.057 milliards d'euros).

La banque centrale britannique a précisé avoir revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le mois de décembre et le premier trimestre 2022 en raison de l'impact de la propagation du variant Omicron du coronavirus.

Sur les marchés financiers, le rendement des emprunts d'Etat britanniques à deux ans, le plus sensible à l'évolution des taux directeurs, prenait plus de neuf points de base à 0,575% vers 12h20 GMT et la livre sterling s'appréciait fortement face au dollar (+0,75%) et à l'euro (+0,64%); à la Bourse de Londres, l'indice FTSE-100 réduisait ses gains mais progressait encore de 0,99%.

La Réserve fédérale américaine a annoncé mercredi une diminution accélérée de ses achats d'actifs sur les marchés et elle table sur plusieurs hausses de taux en 2022 tandis que la Banque centrale européenne (BCE), réunie également jeudi, devrait attendre 2023 pour relever les siens.

(Reportage David Milliken et Andy Bruce, version française Marc Angrand)