"« Ces dernières semaines, nous avons assisté à un pessimisme ambiant sur la volonté ou la capacité des banques centrales a agir davantage avec efficacité. Des doutes ont également été nourris à l’égard de la BCE » énonce Mario Draghi.
Deux préoccupations ont été particulièrement exprimées, précise ce dernier : les banques centrales n’ont plus d’armes dans leur arsenal ; les actions entreprises par les banques centrales ne portent pas leurs fruits.

« L’adoption des nouvelles mesures que nous venons d’annoncer [ndlr baisse supplémentaire du taux de facilité des dépôts, hausse du montant d’actifs à acheter tous les mois, lancement de quatre opérations de refinancement à long terme des banques à des conditions avantageuses] à une grande majorité, et le caractère ambitieux de ces mesures prouvent, s’il le fallait que notre détermination et notre capacité à agir sont entières. Nous ne sommes pas à cours de munition » déclare le président de l’institution monétaire de la zone euro.

« Nous disposons de plusieurs données sur la croissance économique, l’assouplissement des conditions de financement, les flux de crédit, les spreads des taux qui attestent que les décisions jusqu’ici prises et mises en œuvre ont eu des effets positifs.
« L’écartement des niveaux de taux de refinancement entre les pays cœur de la zone euro et les pays périphériques, qui était le plus grand problème de la crise des dettes de 2011-2012 a disparu. Le même phénomène de rétrécissement de l’écart entre les niveaux de taux a été observé, dans une moindre proportion, entre grandes entreprises et PME » ajoute ce dernier.
Même si la reprise économique n’est pas spectaculaire, elle a le mérite d’être constante et graduelle, confie en outre le chef de la BCE.

Reste que l’objectif d’une inflation en dessous mais proche de 2% tarde à être atteint. « Cela va prendre du temps » confesse Mario Draghi. « Il est insensé d’escompter une inflation à 2% avec une économie qui n’a pas retrouvé sa pleine vigueur. Il est d’abord nécessaire de créer les éléments indispensables à une croissance plus ferme, de nature à permettre une hausse de la production, avant d’espérer voir des tensions haussières sur les salaires et une hausse des prix ».
Enfin Mario Draghi conclut, « il est toujours bon de se demander dans quelle situation nous serions si nous n’avions rien entrepris, si nous avions fait le choix de répondre par la négative à toute nouvelle avancée. Assurément, nous serions dans un scénario de déflation catastrophique ».
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