FRANCFORT, 6 décembre (Reuters) - La Banque centrale
européenne (BCE) devra encore relever ses taux d'intérêt à
plusieurs reprises afin de contenir la hausse des prix même si
l'inflation globale est désormais proche de son pic, a déclaré
son économiste en chef, Philip Lane, au quotidien économique
italien Milano Finanza.
"Nous nous attendons à ce que de nouvelles hausses de taux
soient nécessaires mais beaucoup a déjà été fait", a-t-il dit
dans un entretien publié mardi. "Je suis raisonnablement
confiant en disant qu'il est probable que nous soyons proches du
pic d'inflation."
La BCE a relevé ses taux directeurs de 200 points de base au
total depuis juillet pour tenter d'endiguer la hausse des prix
et après deux relèvements consécutif de 75 points, elle a laissé
entendre que le rythme du resserrement pourrait ralentir à
l'issue de sa prochaine réunion, le 15 décembre.
Les marchés anticipent donc une hausse de 50 points de base
la semaine prochaine, qui porterait le taux de dépôt à 1,5%,
puis une série de nouvelles hausses en 2023, qui l'amèneraient
autour de 3%.
Philip Lane n'a pas explicitement évoqué une hausse de 50
points de base dans l'entretien à Milano Finanza mais il a
plaidé en faveur d'un ralentissement du resserrement.
"Nous devons prendre en compte l'ampleur de ce que nous
avons déjà fait", a-t-il dit. "Donc la base sur laquelle sera
prise la décision sera différente."
S'il est possible que l'inflation ait déjà atteint son pic,
son reflux sera lent dans les prochains mois et des remontées
restent possibles, a-t-il ajouté.
"Étant donné l'augmentation importante des prix (du gaz
naturel), je n'exclus pas une inflation supplémentaire au début
de l'an prochain", a-t-il dit. "Le retour de l'inflation des
niveaux actuels très élevés vers 2% prendra du temps."
(Reportage Balazs Koranyi, version française Marc Angrand,
édité par Blandine Hénault)