Jens Weidmann, candidat à la succession de Mario Draghi à la présidence de la BCE à partir d'octobre 2019, a déclaré au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung que les taux d'intérêt augmenteraient probablement graduellement maintenant que la BCE avait changé d'orientation en matière de politique monétaire.

"Après les dernières décisions, une normalisation de la politique monétaire est prévisible," a-t-il dit au journal, ajoutant que les taux seraient probablement relevés en conséquence. "Du point de vue actuel, le processus sera graduel et il prendra un certain temps", a-t-il ajouté.

La BCE a décidé en juin de mettre un terme d'ici la fin de l'année à son programme de rachat de 2.600 milliards d'euros d'obligations de la zone euro, tout en ajoutant que les taux resteraient inchangés au moins jusqu'à l'été prochain.

Jens Weidmann a également prôné une contraction du portefeuille de titres de la banque centrale, si le taux d'inflation le permet, afin de dégager davantage de marge de manoeuvre en cas de nouvelles crises dans l'avenir.

Le banquier central a jugé que la crise de la devise turque aurait un impact limité sur les banques allemandes du fait de l'amélioration des systèmes financiers dans leur ensemble.

Il a noté que la Turquie était numéro 16 sur la liste des partenaires commerciaux de l'Allemagne et ne contribuait qu'à hauteur de 1% à la production économique mondiale.

"Il est beaucoup plus difficile de calculer l'impact indirect, par exemple une perte générale de confiance qui affecte également d'autres économies émergentes", a-t-il dit.

Les agences de notation Standard & Poor's et Moody's ont abaissé vendredi soir leur note de crédit sur la Turquie après que la livre turque a perdu environ 40% de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année.

(Frank Siebelt et Andrea Shalal, Juliette Rouillon pour le service français)