Richard Barley, THE WALL STREET JOURNAL

La Banque centrale européenne (BCE) souhaite un euro plus faible et obtient enfin gain de cause. Mais ce repli pourrait avoir des conséquences ailleurs - en particulier en Europe de l'Est.

L'euro a perdu 9% face au dollar depuis son pic du mois de mai et pourrait bien poursuivre son reflux. La BCE a choisi de passer à l'attaque en cherchant à augmenter la taille de son bilan, alors même que la Réserve fédérale américaine boucle ses rachats d'obligations et envisage la nécessité de relever ses taux d'intérêt.

Les économies d'Europe de l'Est, étroitement liées à la monnaie unique, pourraient se retrouver en ligne de mire. Au troisième trimestre, le zloty polonais, le forint hongrois et la couronne tchèque se sont dépréciés de plus de 7,5% face au dollar. Cette faiblesse ne constitue, certes, pas tout à fait une surprise, le billet vert progressant sous l'effet des décisions de la Fed. Mais les devises d'Europe centrale et orientale sont aussi historiquement plus sensibles au taux de change de l'euro, souligne Barclays.

Le zloty polonais particulièrement exposé

La devise la plus exposée est le zloty, toujours selon Barclays. La croissance en Pologne a ralenti au deuxième trimestre et l'inflation est devenue négative. Le gouverneur de la Banque nationale de Pologne, Marek Belka, a fait savoir que des baisses de taux étaient "très probables".

Si la BCE relève ses perspectives pour l'économie de la zone euro, ces forces devraient alors se dissiper aussi en Europe centrale et orientale. Mais avec une inflation dans la zone euro à 0,4%, une croissance à peine visible et la BCE loin d'atteindre son but d'augmenter son bilan, le zloty et ses pairs demeureront vulnérables.

-Richard Barley, The Wall Street Journal

(Version française Céline Fabre)