Francfort (awp/afp) - La Banque centrale européenne (BCE) s'est montrée jeudi plus pessimiste dans ses prévisions pour l'économie de zone euro, un diagnostic justifiant à ses yeux le lancement d'un nouveau paquet de mesures anti-crise.

La BCE s'attend à une "faiblesse de plus longue durée" de l'économie en zone euro, a expliqué à la presse son président Mario Draghi.

L'union monétaire souffre de la "faiblesse continue du commerce international dans un environnement d'incertitudes mondiales prolongées", qui affecte particulièrement "le secteur manufacturier", a-t-il détaillé.

Le patron de la BCE a dit juger la probabilité de récession "faible", mais prévenu qu'elle avait "augmenté".

Ces sombres perspectives se reflètent dans les nouvelles prévisions de croissance également annoncées jeudi.

L'institution mise désormais sur une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 1,1% cette année (contre 1,2% prévu auparavant) et de 1,2% l'an prochain (contre 1,4%).

Pour 2021, elle continue à miser sur une hausse de 1,4%.

Côté inflation, elle a abaissé ses prévisions sur les trois années, s'éloignant de l'objectif "proche mais inférieur à 2%" qu'elle a en ligne de mire.

Elle s'attend à voir les prix progresser respectivement de 1,2%, 1,0% et 1,5%, contre respectivement 1,3%, 1,4% et 1,6% lors de ses précédentes prévisions de juin.

Pour rectifier le tir, l'institution a annoncé une série de mesures de relance, marquée par la réactivation de son programme controversé d'achat de dettes publiques et privées.

Elle a aussi annoncé l'abaissement du taux de dépôt frappant les liquidités excédentaires des banques, déjà négatif depuis 2014, pour le porter de -0,40% à -0,50%.

afp/rp