Hong Kong (awp/afp) - La Banque centrale chinoise (PBOC) a abaissé lundi le taux d'intérêt pour ses prêts à un an aux établissements financiers, alors que Pékin s'efforce de soutenir tous azimuts le redémarrage d'une économie paralysée par l'épidémie du nouveau coronavirus.

Cette mesure permettra de réduire les coûts de financement des banques commerciales, une façon d'alléger la pression qu'elle subissent et de les encourager à accorder davantage de crédits à des conditions plus favorables aux entreprises.

La PBOC a proposé lundi 200 milliards de yuans (28,1 milliards de francs suisses) aux banques sous forme de facilités de prêts à moyen terme (MLF) d'un an à des conditions améliorées.

Le taux d'intérêt demandé a ainsi été abaissé à 3,15%, au plus bas depuis 2017, contre 3,25% précédemment. L'objectif est notamment "de garantir une liquidité abondante et raisonnable dans le système financier", selon l'institution.

In fine, "c'est une mesure supplémentaire pour aider les banques et les emprunteurs à faire face aux perturbations économiques générées par l'épidémie", a observé Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics.

La banque centrale avait déjà abaissé il y a deux semaines ses taux pour ses prêts de court terme (à sept et quatorze jours) pour aider les établissements financiers. L'ajustement de lundi leur offrira une plus grande visibilité.

Surtout, selon les analystes sondés par l'agence Bloomberg, la PBOC pourrait également réduire jeudi un autre taux crucial: le "loan prime rate" qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages.

L'économie chinoise reste largement paralysée par les mesures de confinement et restrictions drastiques imposées à travers le pays pour endiguer l'épidémie.

Nombre de petites entreprises --faute d'approvisionnements, d'ouvriers ou de clients-- peinent encore à redémarrer leur activité et sont menacées de se retrouver à court de liquidités.

La CBRC, le gendarme chinois du secteur bancaire, avait appelé samedi les banques commerciales à accroître leurs crédits en maintenant le coût du crédit "à un niveau raisonnable", précisant qu'un ratio de "créances douteuses" plus large serait toléré dans leur bilan.

Pour autant, les mesures de la PBOC pourraient s'avérer insuffisantes pour gonfler le volume des crédits, avertit Julian Evans-Pritchard, anticipant de nouveaux assouplissements monétaires et réglementaires.

"D'autant que beaucoup, parmi les firmes les plus affectées, sont des petites entreprises privées qui peinent déjà à décrocher des prêts bancaires ou à accéder au marché obligataire", les banques se montrant réticentes à leur avancer des fonds, a-t-il souligné.

afp/al