PARIS (Reuters) - La Banque de France (BdF) a fait état mercredi d'un bénéfice net de 4,4 milliards d'euros pour 2022, qu'elle compte mettre de côté pour absorber d'éventuelles pertes à l'avenir liées à la hausse des taux d'intérêt.

La plupart des grandes banques centrales ont déjà annoncé ou dit s'attendre à des pertes alors que le relèvement drastique des taux d'intérêt réduit la valeur des obligations qu'elles ont achetées ces dernières années lorsque l'inflation était trop peu élevée.

La Banque centrale européenne (BCE) et la Bundesbank ont toutes deux annoncé récemment des pertes pour 2022.

De son côté, la BdF a expliqué que ses revenus monétaires avaient continué de croître en 2022, à 4,2 milliards d'euros, portés par la hausse des revenus des titres issus des programmes d'achat (APP et PEPP), 8% d'entre eux étant des obligations indexées à l'inflation, qui a touché un niveau record l'an dernier.

Cela a compensé une charge accrue, lors de la deuxième partie de l'année, de la rémunération de l'excédent de liquidité des banques du fait de la remontée des taux directeurs.

Le bénéfice net de 4,4 milliards d'euros sera intégré dans le fonds pour risques généraux qui atteindra ainsi 16,4 milliards d'euros.

"Les réserves devraient nous permettre de maintenir des résultats à l'équilibre au cours des prochaines années sans solliciter une recapitalisation auprès de l'Etat actionnaire", a déclaré à des journalistes le gouverneur de la BdF, François Villeroy de Galhau.

(Reportage Leigh Thomas; Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)