New York (AFP) -- Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a mis en garde mercredi contre une augmentation trop importante des dépenses publiques, estimant qu'elles pourraient entraver les ambitions budgétaires du gouvernement.

Le ministère de l'Economie, se targuant de résultats meilleurs que prévu en 2017, a abaissé le 10 avril ses prévisions de déficit public pour 2018 et 2019 et table sur un léger excédent budgétaire en 2022, ce qui serait du jamais-vu depuis 1974. La dette publique, de son côté, devrait progressivement refluer pour atteindre 89,2% du PIB à la fin théorique du quinquennat d'Emmanuel Macron, contre 96,4% cette année.

"Cette ambition est louable mais les résultats meilleurs que prévu en 2017 ne doivent pas nous inciter à être complaisants avec les défis restants", a affirmé M. Villeroy de Galhau lors d'une intervention devant des responsables économiques à New York.

"Même en profitant de conditions économiques favorables, le succès de la stratégie de consolidation (du gouvernement) dépendra du plafonnement de la croissance des dépenses publics", a-t-il estimé.

Selon la nouvelle trajectoire macroéconomique présentée par Bercy la semaine dernière, le taux de dépense publique s'établira finalement à des niveaux un peu plus élevés que prévus dans le dernier projet de loi de finances: il devrait atteindre 54,4% du PIB en 2018 (contre 53,9% prévus auparavant), et baisser jusqu'à 51,1% en 2022 (contre 50,9%).

"Le gouvernement prévoit que les dépenses publiques augmenteront en termes réels d'environ 0,25% par an en moyenne entre 2019 et 2022, contre 1,1% en 2017-2018", a rappelé le gouverneur de la Banque de France.

"Parvenir à cette évolution importante est nécessaire mais cela demandera des efforts supplémentaires, qui n'ont pas encore été spécifiés", a-t-il commenté.

"La dépense publique doit devenir plus efficace, en particulier les dépenses de protection sociale comme les retraites et les allocations chômage qui constituent le gros de la différence entre les ratios de dépenses publiques en France et en Allemagne", a-t-il plaidé.

Agefi-Dow Jones The financial newswire