Paris (awp/afp) - La croissance économique française devrait atteindre 0,75% au quatrième trimestre, grâce à la poursuite de la reprise dans l'ensemble des secteurs d'activité, selon une première estimation dévoilée lundi par la Banque de France.

Cette prévision, fondée sur l'enquête mensuelle de conjoncture menée par la banque centrale auprès des chefs d'entreprises, implique que la croissance devrait être "de l'ordre de 6,75%" pour l'ensemble de 2021, a indiqué Olivier Garnier, le directeur général de l'institution, lors d'un point-presse, même si l'institution ne modifie pas sa prévision de 6,3% à ce stade.

Fin octobre, l'Insee avait indiqué qu'après la très bonne performance de l'économie française au troisième trimestre, avec une progression du PIB de 3%, la croissance atteindrait au moins 6,6% sur l'ensemble de 2021, sauf contraction de l'activité au dernier trimestre.

Mais, comme le gouvernement, l'Institut national de la statistique table toujours sur une croissance de 6,25% cette année, pour le moment.

Dans son enquête de conjoncture, la Banque de France estime que, "depuis septembre, et ça continue en octobre et novembre, le niveau de PIB est au-dessus de son niveau pré-crise", a souligné Olivier Garnier.

En novembre, il serait "environ trois quarts de point" supérieur à son niveau de fin 2019.

Dans le détail, les chefs d'entreprise s'attendent à une progression de l'activité dans tous les secteurs avec des carnets de commandes particulièrement garnis.

Dans les services, après un redressement particulièrement notable dans la restauration, l'hébergement, les services aux entreprises et les activités de loisirs en octobre, les perspectives sont bonnes dans toutes les branches pour le mois de novembre, et notamment dans la restauration et le travail temporaire.

Dans l'industrie, la Banque de France s'attend à un redressement dans l'automobile, après deux mois de forte baisse, due aux difficultés d'approvisionnement.

Même s'il semble "prématuré de dire qu'on a passé le pic", ces difficultés se sont stabilisées à un niveau élevé dans l'ensemble de l'industrie en octobre. Elles restent une réalité pour 56% des entreprises interrogées, tandis qu'elles ont reflué dans le bâtiment (58% des entreprises, après 62% en septembre).

Ces problèmes ont toutefois encore concerné 86% des entreprises de l'automobile et 80% de celles des équipements électriques.

Un quart des chefs d'entreprise indiquent aussi avoir augmenté leurs prix de vente, une démarche qui semble corrélée à la hausse des prix des matières premières, liée aux pénuries, selon la Banque de France.

Un peu moins de la moitié des entreprises (49%) ont également témoigné de problèmes pour recruter de nouveaux collaborateurs en octobre, soit 5 points de moins qu'en septembre.

afp/rp