Oslo (awp/afp) - La Banque de Norvège a gardé son taux directeur inchangé jeudi, au niveau historiquement bas de 0%, mais a répété qu'elle commencerait vraisemblablement à le relever en septembre.

"Une politique monétaire expansionniste reste nécessaire", a noté le gouverneur de la Banque centrale, Øystein Olsen.

"En même temps, les conditions économiques commencent à se normaliser. Cela indique qu'il sera bientôt adéquat de relever le taux directeur par rapport au niveau actuel", a-t-il ajouté dans une intervention vidéo.

Cette hausse interviendra "très probablement" en septembre, a-t-il dit, confirmant les signaux déjà envoyés en juin après la précédente réunion de l'institut pour examen des taux.

La Banque de Norvège pourrait ainsi être la première Banque centrale au sein du G10, le groupe rassemblant les dix devises les plus utilisées au monde, à relever son taux depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Sa prochaine réunion est prévue le 22 septembre avec une annonce sur sa décision le lendemain. Trois hausses supplémentaires devraient rapidement suivre, avait précisé la Banque de Norvège, ce qui pourrait propulser le taux directeur à 1% à la mi-2022.

Comme ses homologues à travers le monde, la Banque centrale avait sabré dans ses taux pour amortir l'impact économique de la pandémie, ramenant à 0% son taux directeur en mai 2020, un niveau inédit auquel il est resté depuis.

Mais, face au recul du Covid-19 sur son sol et aux progrès de la vaccination, le pays scandinave lève graduellement ses restrictions sanitaires, redonnant des couleurs à l'économie.

Cette année, l'institut de statistique national SSB dit tabler sur une croissance de 3,1%.

"On ne peut exclure que de nouveaux variants du virus puissent déboucher sur de nouvelles restrictions" sanitaires, a tempéré M. Olsen.

Un resserrement monétaire est jugé d'autant plus nécessaire que les prix de l'immobilier, malgré une récente stabilisation, ont fortement grimpé dans le royaume, dopés par les coûts peu élevés d'emprunt.

Le statu quo observé jeudi était en revanche attendu par la totalité des économistes.

afp/ck