Ottawa (awp/afp) - La Banque du Canada a annoncé mercredi le maintien de son taux directeur à son niveau plancher de 0,25% et pourrait l'augmenter plus tôt que prévu au deuxième ou troisième trimestre de 2022, ou jusqu'à ce que la cible d'inflation de 2% soit maintenue "de manière durable".

L'institution met également un terme à son programme d'assouplissement quantitatif qu'elle avait mis en place pour soutenir l'économie durant la pandémie, et n'achètera des obligations du gouvernement du Canada que "pour remplacer celles qui viennent à échéance", selon un communiqué publié mercredi.

"La plupart des économistes s'attendaient à ce que la Banque (du Canada) réduise l'assouplissement quantitatif de moitié", a réagi à l'AFP l'analyste de marchés de Thinkmarkets Fawad Razaqzada, précisant que peu d'entre eux s'attendait à "un arrêt complet" des achats d'obligations.

La banque centrale prévoit que l'inflation soit "élevée jusqu'au cours de l'année prochaine", et qu'elle "baisse graduellement pour revenir autour de la cible de 2% à la fin de 2022", un pronostic semblable à celui du groupe Desjardins.

"Les risques associés à cette prévision sont orientés à la hausse alors que les nombreux déséquilibres entre l'offre et la demande pourraient durer plus longtemps qu'on le pense", a déclaré son économiste principal Benoit P. Durocher.

Bien que l'économie canadienne affiche de nouveau "une croissance robuste" alors que la vaccination contre le Covid-19 progresse, la banque centrale estime qu'elle doit "continuer de recevoir un appui considérable de la politique monétaire".

La Banque du Canada remarque une progression dans la reprise de l'économie mondiale, en raison notamment d'une demande "forte" en biens, mais indique que "les perturbations de production et de transport liées à la pandémie limitent la croissance".

Au Canada comme dans d'autres pays, l'inflation a augmenté. En septembre, le taux canadien avait atteint 4,4%, son plus haut niveau des 18 dernières années.

"Les principales forces qui font monter les prix - cours plus élevés de l'énergie et goulots d'étranglement liés à la pandémie du côté de l'offre - semblent à présent plus puissantes et persistantes qu'on le prévoyait", peut-on lire dans le communiqué de la Banque.

Cette dernière, qui a revu à la baisse ses prévisions de croissance, prévoit maintenant que l'économie canadienne atteindra 5% cette année, avant de se modérer pour s'établir à 4,25% l'année suivante et à 3,75% en 2023.

Après la réunion de la Banque du Canada, le dollar canadien a fortement réagi sur les marchés mercredi. Face au billet vert, le dollar canadien gagnait 0,42% à 1,2338 dollar canadien et face à l'euro, la devise montait de 0,31% à 1,4324 dollar, après s'être hissée à son plus haut depuis février 2020, à 1,4294 dollar.

afp/rp