"La BNS maintient le cap expansionniste de sa politique monétaire. De cette manière, elle stabilise l'évolution des prix et soutient l'activité économique", écrit l'institut d'émission dans un communiqué.

La BNS a ajouté qu'elle restait prête à intervenir sur les marchés des changes pour bloquer une hausse du franc suisse, en tenant compte de la situation pour l'ensemble des monnaies.

La marge de fluctuation du taux Libor à trois mois reste donc comprise entre −1,25% et −0,25% et le taux d'intérêt appliqué aux avoirs à vue détenus à la BNS reste fixé à −0,75%.

Ces deux mesures ont été utilisées par la BNS pour endiguer l'appétit des investisseurs pour le franc au cours des trois dernières années et demie.

La BNS estime que le franc est "hautement valorisé", malgré son affaiblissement en 2018 et elle juge la situation sur le marché des changes toujours "fragile".

La banque centrale suisse devrait être parmi les dernières à "normaliser" sa politique monétaire. La Réserve fédérale américaine a déjà bien entamé un cycle de hausse des taux d'intérêt tandis que la Banque centrale européenne arrêtera son programme de rachat d'actifs à la fin de l'année.

Selon un consensus de marché, une première remontée du taux des dépôts de la BCE n'est cependant pas attendue avant septembre 2019.

La plupart des économistes estiment que la BNS ne peut agir tant que la BCE ne l'a pas fait étant donné que tout relèvement des taux suisses pousserait vers le haut le franc.

La banque centrale suisse a par ailleurs maintenu sa prévision d'une croissance d'environ 2% attendue pour cette année.

La BNS a en revanche relevé sa prévision d'inflation, la voyant à 0,9% en 2018 contre 0,6% précédemment, et ce en raison de "la hausse sensible des prix du pétrole".

(John Revill, Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)