par William Schomberg

LONDRES, 19 juillet (Reuters) - L'allégement des mesures de relance n'est pas une bonne option dans un avenir proche malgré la hausse de l'inflation, a déclaré lundi Jonathan Haskel, membre du Comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE), se distinguant ainsi de deux de ses homologues qui avaient estimé la semaine dernière qu'un durcissement de la politique pourrait être nécessaire.

"Dans l'immédiat, le risque qu'un resserrement monétaire préventif freine la reprise continue de l'emporter sur le risque d'une inflation temporairement supérieure à l'objectif", a déclaré Jonathan Haskel lors d'un événement organisé par l'université de Liverpool.

"Dans un avenir prévisible, à mon avis, un resserrement de politique ne serait pas la bonne politique", a-t-il ajouté.

La semaine dernière, deux autres membres du CPM, dont Michael Saunders, ont déclaré que le moment était peut-être venu pour la BoE de mettre un frein à son vaste programme d'achats d'obligations d'Etat en raison de l'accélération inattendue de la hausse des prix.

Jonathan Haskel estime que l'inflation est susceptible de dépasser 3% d'ici la fin de l'année, un chiffre bien supérieur à l'objectif de 2% de la BoE, mais que cette accélération passagère est due à l'augmentation éphémère des prix de l'énergie.

"Ces pressions et ces données irrégulières devraient être temporaires (...) en outre, l'économie n'est pas encore totalement rétablie et devra affronter deux obstacles dans les prochaines mois: le variant Delta, hautement transmissible, et un resserrement de la politique budgétaire", a-t-il ajouté.

La livre sterling a légèrement accentué sa baisse face au dollar après ses annonces tandis que les rendements des emprunts d'Etat britanniques reculaient davantage. (Reportage William Schomberg, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)