Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a fini jeudi en recul, le Dax perdant 0,46% dans un marché d'abord miné par les craintes conjoncturelles avant de reprendre espoir dans le règlement des tensions commerciales sino-américaines.

L'indice vedette a cédé 53,9 points à 11.549,96 points, en ayant perdu jusqu'à 1,17% (soit 136 points) au plus bas de la séance. Le MDax des valeurs moyennes a pris de son côté 0,16% à 25.121,20 points.

Le marché a d'abord été sonné après l'annonce de la Fed mercredi soir de renoncer à relever ses taux cette année, concrétisant les inquiétudes accrues sur la conjoncture aux Etats-Unis.

Puis de nouveaux espoirs de progrès dans les négociations sur un accord commercial entre les États-Unis et la Chine ont permis à la place francfortoise de refaire quelque peu surface.

Les négociateurs américains se rendront une nouvelle fois en Chine les 28 et 29 mars pour tenter de parvenir à un accord commercial avec Pékin, a annoncé jeudi le ministère chinois du Commerce.

De fait, la Bourse est devenu le terrain d'une "lutte acharnée" entre des investisseurs qui interprètent les cadeaux de politique monétaire comme une sorte de "chèque en blanc" pour l'achat d'actions et ceux qui y voient "des dangers cycliques" pas encore reflétés dans le prix des actions, selon Jochen Stanzl, stratégiste chez CMC Markets.

Côté valeurs, le prestataire de paiements Wirecard (-5,60% à 101,10 euros) s'est de nouveau retrouvé sous pression, après de nouvelles révélations du Financial Times dans l'enquête en cours sur des allégations de fraude au sein de la filiale asiatique de la fintech à Singapour.

Deutsche Bank a été délaissé (-4,10% à 7,44 euros), le cours n'étant plus soutenu par l'amorce des discussions de fusion avec Commerzbank (-3,36% à 7,01 euros), qui restent entourées d'un large scepticisme en Allemagne quant à la pertinence économique d'un tel mariage. Deutsche Bank publiera vendredi son rapport annuel de 2018.

Un nouveau géant bancaire issu d'une fusion devrait disposer de fonds propres supplémentaires et d'un cadre juridique simple rendant son démantèlement aisé en cas de défaillance, a de son côté prévenu jeudi Andrea Enria, le président du superviseur bancaire au sein de la BCE, devant le Parlement européen.

Bayer (-2,73% à 61,28 euros) a poursuivi son recul après une chute de 9,61% la veille, après que le désherbant RoundUp de sa filiale Monsanto a été reconnu comme cancérigène par un jury américain. La responsabilité de cette dernière doit désormais être établie, dans la seconde phase d'un procès à hauts risques pour le groupe pharmaceutique et agrochimique, visé par plus de 11.000 procédures du même type.

Parmi les hausses du jour, RWE a fini en tête du palmarès (+3,50% à 23,05 euros) et l'autre énergéticien, EON, a glané 0,98% à 9,92 euros, ces deux valeurs étant peu sensibles à la conjoncture.

afp/rp