Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a fini lundi en nette baisse, le Dax cédant 1,36%, dans un marché continuant à s'interroger sur la soudaine montée des rendements obligataires aux Etats-Unis.

L'indice vedette a reculé de 164,7 points pour terminer sous les 12.000 points, à 11.947,16 points. Le MDax des valeurs moyennes a de son côté cédé 1,64%, à 24.862,36 points.

"C'est de nouveau la crainte face à la hausse des taux qui maintient sous pression les Bourses mondiales", comme en fin de semaine dernière, résumait lundi en matinée Milan Cutkovic, stratégiste chez AxiTrader.

Le patron de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a alimenté cette poussée en laissant entendre que la Fed pourrait encore durcir sa politique monétaire en raison de la conjoncture économique favorable.

Cette tendance rend beaucoup plus attractifs les emprunts d'Etats, soutenant les marchés obligataires au détriment des marchés actions, résume le stratégiste.

De plus, la place francfortoise n'a pas été aidée lundi par la publication des chiffres de la production industrielle allemande, en baisse de 0,3% sur un mois en août après avoir perdu 1,3% en juillet.

Les valeurs automobiles ont par conséquent souffert, Daimler perdant 1,82% à 54,60 euros, Volkswagen 1,54% à 147,00 euros et BMW 1,04% à 76,87 euros.

La justice allemande enquête sur une des filiales de Volkswagen, Audi, soupçonnée d'avoir trafiqué depuis des années les numéros de série sur des voitures non conformes aux normes environnementales pour les exporter en Corée du Sud.

Daimler a annoncé lundi le départ fin 2019 de son directeur financier, Bodo Uebber, ce dernier ne souhaitant pas prolonger ses fonctions au-delà.

La nouvelle intervient après la nomination fin septembre d'Ola Källenius, 49 ans, actuellement directeur de la recherche au sein du groupe, pour succéder l'an prochain à l'actuel PDG Dieter Zetsche.

La principale victime de la frilosité du marché a été Wirecard, qui a perdu 12,06% à 166,20 euros, après avoir cédé jusqu'à plus de 14% en séance.

En l'absence d'annonce concernant ce spécialiste des moyens de paiement récemment entré au Dax, sa chute en bourse s'explique par "des prises de bénéfice chez des investisseurs qui voient la situation se ternir un peu sur le marché", commente Holger Schmidt, analyste chez Metzler, le titre restant sur une hausse de 78,6% depuis janvier.

Le fabricant de semi-conducteurs Infineon a perdu 2,74% à 19,20 euros, confirmant la désaffection passagère du marché pour les valeurs technologiques.

Autre valeur malmenée, RWE a perdu 3,0% à 18,13 euros, après avoir dégringolé vendredi de 8,52%, plombée par un avertissement sur ses résultats à partir de 2019 et par la suspension par la justice de l'agrandissement de sa mine de charbon de Hambach, dans l'ouest de l'Allemagne.

Les valeurs bancaires sont restées sous le coup des inquiétudes autour de l'Italie, Deutsche Bank abandonnant 1,58% à 9,55 euros et Commerzbank, cotée au MDax, 4,55% à 8,54 euros.

afp/rp