Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait en petite hausse lundi matin (+0,21%), démarrant du bon pied une semaine qui sera dominée par des rendez-vous géopolitiques et monétaires.

A 09H25 (07H25 GMT), l'indice CAC 40 prenait 11,21 points à 5.461,43 points. Vendredi, l'indice avait fini à l'équilibre (+0,03%) à 5.450,22 points.

Plusieurs sujets occuperont les investisseurs ces prochains jours, dont la réunion de la Réserve fédérale américaine, qui s'achèvera mercredi et devrait aboutir à une nouvelle hausse des taux directeurs, largement anticipée par les marchés.

De son côté, la Banque centrale européenne se réunira le lendemain. Cet événement sera particulièrement scruté après de récentes déclarations de certains membres de l'institution sur une discussion prochaine sur la fin du programme d'achats d'actifs.

"La BCE est face à un challenge important: éviter que les discussions sur la fin de son programme de rachats d'actifs ne conduisent à une panique estivale qui tomberait au pire moment au regard des inquiétudes déjà existantes et du risque politique", commente Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Pour l'instant, les marchés se montraient toutefois rassurés après des déclarations du nouveau ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, qui a affirmé dimanche que le gouvernement était "unanime" quant au maintien de l'Italie dans la zone euro. Dans le sillage de ces déclarations, les taux d'emprunt italiens à dix ans enregistraient une nette détente lundi matin.

Les incertitudes géopolitiques resteront en toile de fond après l'échec du sommet du G7. Au terme de ce sommet, le président américain Donald Trump a en effet réaffirmé envisager une taxe douanière de 25% sur les voitures étrangères importées aux Etats-Unis pour freiner les constructeurs allemands et japonais accusés de nuire aux marques américaines.

"Toutefois, les attentes avant cet événement étaient exceptionnellement faibles, et il n'y a eu jusqu'ici que peu de réactions négatives sur les marchés", décrypte Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

- Secteur bancaire bien orienté -

Enfin, les regards sont aussi tournés vers Singapour, où Donald Trump est arrivé dimanche pour un sommet historique avec son homologue nord-coréen Kim Jong Un, qu'il rencontrera mardi après des décennies de défiance entre les deux pays.

Ce sommet "pourrait être un facteur d'apaisement du risque géopolitique à court terme même si, fondamentalement, il ne faut pas s'attendre à des résultats concrets", observe Christopher Dembik.

Du côté des indicateurs, l'agenda est clairsemé, hormis la balance commerciale et la production industrielle au Royaume-Uni pour avril.

En France, la croissance devrait plafonner à 0,3% au deuxième trimestre, selon une deuxième estimation publiée lundi par la Banque de France. L'attractivité du pays a continué de s'améliorer en 2017, pour la deuxième année consécutive, soutenue par la reprise économique et les réformes engagées dans l'Hexagone, selon le baromètre annuel du cabinet EY.

Sur le front des valeurs, Société Générale gagnait 2,01% à 37,98 euros. La banque, qui a démenti début juin tout projet de rapprochement avec la banque italienne UniCredit, a affirmé samedi par la voix de son président Lorenzo Bini Smaghi que l'union bancaire européenne doit "évoluer" et "permettre à terme la création de banques paneuropéennes". Le secteur bancaire dans son ensemble était bien orienté, à l'image de BNP Paribas (+1,82% à 54,68 euros) ou Crédit Agricole (+1,77% à 12,10 euros).

Alstom cédait 0,85% à 40,65 euros. La fusion du groupe avec les activités mobilité de l'allemand Siemens pourrait prendre du retard et n'intervenir qu'au premier semestre 2019, quand les parties évoquaient jusqu'ici la fin 2018, a annoncé vendredi le constructeur ferroviaire français.

Total gagnait 0,21% à 52,59 euros. Le gouvernement "ne reviendra pas" sur l'autorisation donnée au groupe français d'importer de l'huile de palme, a déclaré lundi le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert sur RTL, alors que les paysans se sont lancés dans un mouvement de blocage des raffineries et dépôts de carburant.

Saint Gobain était pénalisé (-1,21% à 40,70 euros) par un abaissement de sa recommandation à "sous-pondérer" par Barclays.

SES poursuivait sur sa lancée, comme vendredi (+2,24% à 15,95 euros), après avoir obtenu l'autorisation des autorités américaines d'étendre sa flotte de satellites 03b "mPower". Eutelsat gagnait quant à lui 2,97% à 17,85 euros.

ADP s'adjugeait 2,84% à 181 euros, après des informations dans la presse évoquant le progrès du projet de privatisation de la société.

A l'inverse, Eramet lâchait 7,26% à 127,70 euros. Le groupe avait annoncé fin avril une offre publique d'achat sur la totalité des actions de la société australienne Minerals Deposits Limited (MDL). Mais deux groupes d'actionnaires de MDL ont passé une alliance selon l'Australian Financial Review, ce qui pourrait rendre plus difficile cette OPA.

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