Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en léger reflux (-0,15%) mercredi une séance passée à surveiller principalement les développements dans les discussions commerciales sino-américaines, à la veille d'une réunion de la BCE.

L'indice CAC 40 a reflué de 7,15 points à 4.840,38 points, dans un volume d'échanges moyen de 3 milliards d'euros. La veille, il avait fini en repli de 0,42%.

La cote parisienne, après une ouverture en léger repli, a passé une large partie de la séance dans le vert, avant de fléchir un peu en toute fin de journée.

"L'indice évolue dans une fourchette un peu serrée depuis le début de semaine et il risque de continuer à végéter faute de catalyseur suffisant", a estimé Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

"Or globalement, a-t-il développé, il apparaît que les données macro ou microéconomiques ont finalement peu d'impact et qu'il n'y a que les nouvelles liées à la guerre commerciale sino-américaine qui font vraiment réagir les indices".

A ce sujet, la Maison Blanche a apaisé mercredi les craintes suscitées mardi par des informations de presse faisant état d'un refus de l'administration américaine de tenir des réunions avec des émissaires chinois à Washington cette semaine, en apportant un démenti formel.

Le vice-président chinois Wang Qishan a en outre assuré mercredi à Davos que la Chine et les États-Unis étaient "indispensables l'un à l'autre".

"Seule l'annonce d'un accord sur ce dossier pourrait vraiment rassurer les marchés et lui permettre de revenir aux fondamentaux économiques", a observé M. Tuéni.

Il y a en outre "un peu d'attentisme avant la réunion de la Banque centrale européenne demain", selon l'expert. "C'est surtout le constat sur la situation économique qui va être important, après la publication de données pas forcément bonnes en Europe, en Allemagne en particulier", a-t-il complété.

Après avoir mis fin à son programme massif de soutien à l'économie en décembre, la BCE devrait se montrer patiente jeudi, à l'entame d'une année trop incertaine pour renchérir de sitôt le coût du crédit.

Carrefour sur le podium

En matière de valeurs, Carrefour a fini largement en tête de l'indice CAC 40, avec un bond de 6,92% à 17,47 euros, les investisseurs saluant la bonne résistance des ventes du groupe au quatrième trimestre en France, en dépit du mouvement des "gilets jaunes".

Dans son sillage, Casino a pris 2,11% à 39,71 euros.

Maisons du monde a décollé de 7,60% à 22,38 euros, galvanisé par un chiffre d'affaires en hausse au quatrième trimestre 2018, malgré le mouvement des "gilets jaunes", et par la confirmation que ses ventes et résultats sur l'année seront conformes aux attentes.

Ingenico s'est écroulé (-13,59% à 45 euros), pénalisé par l'annonce d'une rentabilité 2018 inférieure aux prévisions en raison notamment de la division "banque et acquéreurs".

Neopost a aussi dévissé de 17,21% à 21,46 euros. Confronté au déclin de son marché traditionnel des solutions pour le courrier physique, le groupe a annoncé qu'il allait se recentrer sur certaines activités et deux zones géographiques au cours de la période 2019-2022.

Eramet a également pâti (-14,58% à 55,35 euros) d'une reprise du suivi de son titre avec la recommandation "réduire" par Oddo BHF.

Air France-KLM a gagné 3,46% à 11,06 euros alors que les pilotes d'Air France doivent se prononcer mercredi sur un projet d'accord sur leurs conditions de travail et leur rémunération.

Prismaflex a chuté de 31,84% à 6,38 euros. Le groupe a laissé craindre des mesures de restructuration, après avoir reconnu qu'il devrait enregistrer une perte opérationnelle lors de l'exercice s'achevant fin mars.

afp/rp