Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris parvenait à se hisser jeudi à l'équilibre à la mi-séance après un début de séance morose, sur fond de net durcissement des mesures imposées par les pouvoirs publics en France et à travers le monde pour faire face à la pandémie.

Vers 13H10, l'indice CAC 40 évoluait à 4.802,23 points, un niveau quasi identique à la clôture de la veille.

Un léger mieux était aussi constaté à Francfort, qui montait de 0,26%, et à Londres qui ne reculait plus que de 0,30% tandis que les contrats à terme à Wall Street laissaient présager une ouverture en ordre dispersé.

Les indices européens ont été particulièrement lestés à l'ouverture par la nouvelle chute de Wall Street la veille, entraînée par le plongeon des valeurs technologiques, ainsi que par les nouvelles mesures de restrictions en Europe pour lutter contre la propagation du Covid-19.

Prises dans ce tumulte, les Bourses asiatiques ont accusé de lourdes baisses à la clôture jeudi, perdant entre 1,08% et 2,46% entre le Japon, la Chine et Hong Kong.

"Les gouvernements européens tentent d'imposer un confinement +doux+", analyse Milan Cutkovic, analyste marchés pour AxiCorp.

Alors que la France a imposé la fermeture des bars et restaurants à Marseille et interdit les rassemblements de plus de 10 personnes dans d'autres grandes villes dont Paris, Munich a vu l'imposition de restrictions dans le sillage de Madrid.

"Si le nombre de cas positifs poursuit son ascension, ce qui pourrait se produire durant les saisons automne-hiver, des mesures plus drastiques seront nécessaires", anticipe M. Cutkovic.

Ce sont les conséquences directes sur les entreprises qui suscitent les plus grandes craintes pour les investisseurs. Après l'annonce de pertes historiques au deuxième trimestre, elles pourraient vivre une fin d'année cauchemardesque si des reconfinements étaient annoncés.

Pour l'heure la situation semble encore sous contrôle, certains indicateurs se montrant favorables. Jeudi, le baromètre IFO sur le moral des entrepreneurs allemands s'est amélioré en septembre pour le cinquième mois consécutif mais à un rythme moindre.

"L'économie de la zone euro s'est remise plus vite qu'anticipé de la première vague du Covid-19", affirme de son côté l'agence de notation S&P Global Ratings dans une étude parue jeudi. Ajoutant toutefois: "mais la seconde phase pourrait être plus difficile."

Du côté américain, un nouveau plan de soutien budgétaire est encore prisonnier des querelles politiques entre démocrates et républicains à quelques semaines de la présidentielle.

LES VALEURS CYCLIQUES DANS LE BROUILLARD

Le secteur du tourisme continuait à souffrir des montagnes d'incertitudes sur l'économie mondiale. Air France-KLM perdait 5,47% à 3,06 euros, Airbus 1,84% à 60,65 euros et IAG (British Airways) 3,86% à 76,72 pence.

Très mal partis en début de séance, les constructeurs automobiles résistaient en revanche un peu à la déprime: +0,43% à 61,22 euros pour BMW, +1,02% à 136,86 euros pour Volkswagen +0,81% à 22,34 euros pour Renault.

FILM D'ANGOISSE POUR CINEWORLD

La chaîne de salles de cinémas s'effondrait de 11,75% à 42,82 pence après avoir dévoilé une perte après impôts de 1,6 milliard de dollars au premier semestre du fait des fermetures engendrées par la pandémie.

LE TON MONTE ENTRE VEOLIA ET SUEZ

Le PDG de Veolia, qui cherche à mettre la main sur Suez, a qualifié jeudi de "pitoyable" la décision de son rival de créer un dispositif juridique compliquant fortement toute cession de la branche Eau française.

Veolia perdait 0,71% à 18,25 euros, Suez 4,09% à 14,29 euros, et Engie 0,75% à 11,27 euros.

afp/rp