Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'est offert un net rebond lundi (+1,36%), profitant à plein de l'étape décisive franchie durant le week-end par la réforme fiscale américaine avec son vote au Sénat.

L'indice CAC 40 a pris 72,40 points à 5.389,29 points dans un volume d'échanges étoffé de 3,7 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini sur une nette baisse de 1,04%.

La cote parisienne a débuté du bon pied dès l'ouverture et a progressivement accéléré la cadence au fil de la séance.

"La place parisienne réagit favorablement au vote au Sénat de la réforme fiscale américaine que les marchés attendaient depuis de nombreux mois", a observé auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.

"Avec cette adoption par la chambre haute américaine, le projet semble en bonne voie pour un vote définitif dans un délai relativement bref", a-t-il ajouté.

"Parmi les points positifs, ce projet entraîne mécaniquement un relèvement des bénéfices par actions des entreprises américaines qui justifie mieux les valorisations boursières élevées actuelles", a-t-il développé.

"Cela renforce également les probabilités que les grandes sociétés américaines qui disposent d'importantes liquidités à l'étranger qu'ils ne rapatriaient pas jusqu'ici pour des raisons fiscales commencent à le faire", a poursuivi l'expert.

"A moyen-terme cela devrait aussi offrir un soutien à l'économie, par contre cela coûte cher et cela va donc alourdir la dette américaine", déjà élevée ce qui pourrait poser problème dans une période économique moins florissante, a-t-il complété.

Le président américain Donald Trump a engrangé dans la nuit de vendredi à samedi une précieuse victoire d'étape avec l'adoption par le Sénat d'une réforme historique de la fiscalité et d'une gigantesque baisse d'impôts.

Le texte, adopté de justesse par 51 voix contre 49, doit maintenant être harmonisé avant la fin décembre avec la version adoptée le 16 novembre par la Chambre des représentants.

Ce serait la première grande réforme du mandat du 45e président des États-Unis, qui n'a pas réussi à tenir son engagement d'abroger la loi sur le système de santé de Barack Obama, cet automne.

ESSILOR EN TÊTE DU CAC

Les indicateurs du jour, comme la progression des prix à la production industrielle en zone euro en octobre ou la baisse des commandes industrielles aux États-Unis en octobre, n'ont pas eu d'impact significatif.

En matière de valeurs, les effets potentiellement positifs de la future réforme fiscale et l'affaiblissement du dollar ont favorisé les entreprises dont l'activité est très liée aux États-Unis comme Essilor qui a pris la tête de l'indice (+4,74% à 112,80 euros), Sodexo (+2,70% à 112,25 euros) ou Airbus (+3% à 87,87 euros).

TechnipFMC a pris 1,89% à 24,80 euros après avoir remporté, à la tête d'un consortium, un contrat de 4,2 milliards de dollars pour un projet d'extension de capacité de la raffinerie de Sitra à Bahreïn.

Casino a bénéficié (+0,60% à 51,77 euros) de l'annonce d'un renforcement de son alliance dans la logistique et le paiement avec l'espagnol Dia, avec lequel il était déjà partenaire dans les achats auprès des fournisseurs de leurs propres marques en Europe.

Peugeot a gagné (+1,72% à 17,19 euros) soutenu par l'annonce de la création d'une coentreprise avec le japonais Nidec pour concevoir et fabriquer en France des moteurs électriques destinés à l'industrie automobile.

STMicroelectronics a été dynamisé (+0,73% à 18,51 euros) par un relèvement par Barclays de son objectif de cours ainsi que de ses estimations pour 2019-2020.

Veolia s'est élevé de 0,66% à 21,22 euros, après avoir été choisi pour traiter les eaux d'une mine de charbon et fournir les besoins en eau d'une centrale électrique en Australie.

afp/jh