MADRID, 15 décembre (Reuters) - La conférence de l'Onu sur le climat (COP25) s'est achevée dimanche à Madrid par une modeste déclaration d'intentions pour lutter contre le réchauffement climatique mondial, plusieurs pays de premier plan ayant refusé jusqu'au bout de prendre des engagements plus significatifs, ont déclaré des participants.

Quatre ans après l'Accord de Paris, la réunion de Madrid faisait figure de test de la volonté des Etats de répondre collectivement aux mises en garde des scientifiques, qui préviennent que la hausse des températures atteindra bientôt un point de non retour si les émissions carbone ne diminuent pas de manière drastique.

Mais les appels de nombreux pays et de l'Union européenne, qui s'est engagée à parvenir à la neutralité carbone en 2050, à adopter des objectifs plus ambitieux se sont heurtés jusqu'au bout à la résistance de plusieurs gros pollueurs, notamment le Brésil, la Chine, l'Australie, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, ont déclaré des délégués.

La conférence s'est donc terminée sur une déclaration qui se contente de reconnaître le "besoin urgent" de réduire l'écart entre les promesses de réduction des émissions carbone et l'objectif de l'Accord de Paris de contenir l'augmentation de la température mondiale à un niveau inférieur à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

"Ces discussions montrent à quel point les dirigeants politiques sont déconnectés de l'urgence démontrée par la science et des demandes des gens qui se mobilisent dans la rue", a commenté Helen Mountford, vice-présidente du think-tank World Resources Institute. "Il faut qu'ils se réveillent en 2020."

Tous les pays doivent soumettre d'ici la COP26 à Glasgow une version révisée de leurs engagements. Pour l'heure, environ 80 des 190 pays participants l'ont fait mais ils ne représentent à eux tous que 10% des émissions mondiales.

Deux semaines de négociations à Madrid et le report de deux jours de la clôture de la COP25 n'ont pas permis de faire bouger les lignes, alors que doit débuter l'an prochain la phase d'application cruciale de l'Accord de Paris, déjà fragilisé par l'annonce du retrait des Etats-Unis. (Matthew Green et Jake Spring, version française Tangi Salaün)