Cette enquête porte sur les importations de billettes, de tôles et de plaques en acier inoxydable en provenance de l'Union européenne, du Japon, de Corée du Sud et d'Indonésie, qui ont presque triplé l'an dernier, a précisé le ministère chinois du Commerce.

Parmi les entreprises européennes visées figurent Aperam, basée au Luxembourg, l'espagnole Acerinox et la finlandaise Outokumpu Oyj.

Cette enquête a été ouverte à la suite d'une plainte déposée par Shanxi Taigang Stainless Steel, soutenu par quatre autres entreprises publiques, qui accuse ces produits importés de provoquer une chute des prix.

Elle cible huit groupes étrangers mais aussi des entreprises chinoises, dont la filiale indonésienne de l'un des premiers producteurs mondiaux, Tsingshan Stainless Steel.

L'Indonésie, dont le sol est riche en nickel et les coûts de production sont faibles, attire de plus en plus de producteurs chinois.

Environ deux tiers des importations chinoises d'acier inoxydable sont provenues d'Indonésie l'an dernier, contre 5% en 2016 et aucune en 2015, est-il affirmé dans la plainte adressée au ministère chinois du Commerce. Cette proportion a même atteint 86% au premier trimestre 2018.

Le prix de ces produits importés a chuté de 23% à 1.867 dollars la tonne en 2017 contre 2.436 dollars en 2016.

"Si nous laissons ces produits continuer à pénétrer le marché chinois avec des prix faibles et prendre davantage de parts de marché, les ventes de produits fabriqués en Chine vont continuer à baisser", est-il écrit dans la plainte.

La Chine fabrique et consomme environ la moitié de l'acier inoxydable produit dans le monde. L'acier inoxydable est notamment utilisé dans la construction, le transport et le conditionnement.

(Muyu Xu et Josephine Mason; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)