On démarre avec un mini-bilan boursier du mois de février. Au niveau géographique, l'Europe se porte bien avec une grande majorité de places dans le vert. L'exception la plus notable étant Zurich, pénalisée par la surreprésentation de valeurs défensives au sein du SMI. Wall Street aurait pu en partie basculer dans le vert à la faveur de la dernière séance du mois, mais ce ne fut pas le cas. Le Nasdaq 100 accuse un passif de -0,5% en février, pendant que le S&P500 abandonne 2,6%. Le Japon est en hausse symbolique de 0,4%. Ces variations interviennent après un mois de janvier très favorable pour les marchés actions, il faut le souligner. L'élément le plus marquant est peut-être la contreperformance de la Chine et des marchés émergents, notamment le Brésil, le Mexique et dans une moindre mesure l'Inde. Le monde de la finance jugeait généralement fin 2022 qu'ils feraient partie des paris gagnants de 2023. Pour le moment, ça reste à prouver même si nous allons voir un peu après que la donne est peut-être en train de changer.

Sur la dernière séance de février hier, tous les indices occidentaux ont baissé, hormis le FTSE MIB italien et l'IBEX espagnol. La Bourse de Madrid a été dopée par ses valeurs bancaires, qui ont toutes flambé après l'annonce d'un plan stratégique très optimiste de Banco Santander, et une série de recommandations favorables. Et comme les financières pèsent 30% de l'indice, il n'en fallait guère plus pour écraser les autres places européennes. Aux Etats-Unis, le S&P500 et le Nasdaq ont tenté un rebond mais l'affaire s'est mal terminée et les deux indices ont finalement clôturé en baisse. Le Dow Jones n'a même pas tenté l'aventure haussière, notamment parce qu'il a été plombé par Goldman Sachs. Le patron de la banque a annoncé que la stratégie de diversification vers les particuliers est un bide retentissant et qu'une réflexion est en cours pour cette activité. Pour ne rien arranger, tous les observateurs ont trouvé David Solomon emprunté et peu clair quand il a abordé le sujet. En gros, il a été si nul que le titre, seconde pondération du Dow Jones, a perdu 3,8%. Dans ces conditions, le vieil indice américain n'a jamais pu sortir la tête de l'eau hier, et échoue à 32 657 points, en baisse de 0,7%. Le Dow Jones souffre de la comparaison avec d'autres références boursières : c'est sa clôture la plus faible depuis le 9 novembre 2022.

Le cœur des investisseurs, du moins ceux qui en ont un, balance toujours entre un regain de témérité après la purge des actifs à risque en 2022 et les craintes du moment, au premier rang desquelles les taux élevés imposés par des banques centrales qui cherchent à lutter par ce biais contre l'inflation. Des taux élevés signifient une activité économique sous pression et moins de performances boursières. Ou plutôt, la moindre performance boursière est favorisée par l'incertitude qui entoure la trajectoire des taux. Le rebond des actions qui a précédé le coup de frein de février surfait sur des prévisions plus optimistes sur cette trajectoire des taux et sur une reprise économique favorisée par la réouverture de la Chine avec la fin de la politique zéro-covid. Mais comme rien ne se passe jamais vraiment comme prévu en économie, l'absence de signaux réellement positifs en provenance de Chine a privé le marché d'une partie de son carburant.

Ce matin, cette situation est peut-être en train d'évoluer, avec la publication d'indicateurs d'activité manufacturière bien plus solides que prévu dans l'ancien Empire du Milieu. Dans les services aussi d'ailleurs. Les statistiques ont frappé les esprits parce que le niveau de dynamique atteint n'avait pas été vu depuis dix ans. Les investisseurs étant prompts à s'enthousiasmer pour ce type de narration, on peut déjà voir quelques conséquences spectaculaires, comme ce bond de plus de 3% du Hang Seng, qui est l'indice à bêta élevé du marché chinois, un peu comme le Nasdaq à Wall Street. La Chine continentale est un chouïa plus mesurée avec une hausse de 1%. Manifestement, les financiers japonais et australiens en ont vu d'autres et ont choisi la prudence face à ces nouvelles données. A moins qu'ils n'attendent le Congrès national du peuple prévu la semaine prochaine, où un nouvel objectif de croissance sera annoncé.

Dans le reste de l'actualité, l'Ukraine a laissé entendre qu'elle ne pourra plus tenir longtemps la ville de Bakhmout dans l'est du pays. Cela constituerait la première prise symbolique pour l'armée russe depuis longtemps. Les publications de résultats d'entreprises continuent à un rythme moins intense que sur les trois semaines précédentes. Les valeurs moyennes prennent le pouvoir, mais il reste quelques gros dossiers comme HP Inc hier soir aux Etats-Unis, en attendant Salesforce, Petrobras ou Reckitt.

En Asie Pacifique, outre l'emballement chinois et la prudence du Japon (+0,26% pour le Nikkei 225) et de l'Australie (-0,08% pour l'ASX 200), c'est assez positif en Corée du Sud et en Inde. Les indicateurs avancés européens pointent vers un rebond, après la statistique chinoise et avant une copieuse série d'indicateurs occidentaux. Le CAC40 gagnait 0,3% à 7289 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Les lectures affinées des indices PMI manufacturiers de février de plusieurs économies sont attendues sur la journée, ainsi que l'inflation allemande de février en première estimation (14h00) et de nouvelles statistiques américaines, dont les dépenses de construction et l'indice ISM manufacturier (16h00) . Tout l'agenda ici. L'indice PMI manufacturier chinois de février accélère à 52,6 points. Le PIB australien du T4 est ressorti en hausse de 0,5% sur le trimestre, en deçà des attentes.

L'euro se stabilise autour de 1,0590 USD. L'once d'or a rebondi à 1830 USD. Le pétrole aussi, avec un Brent de Mer du Nord à 83,89 USD le baril et un brut léger américain WTI à 77,53 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans est stable à 3,93%. Le bitcoin évolue autour de 23 400 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Acerinox : Mirabaud Securities passe d'acheter à conserver en visant 11,05 EUR.
  • Adidas : HSBC passe de conserver à acheter en visant 175 EUR.
  • Aixtron : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 35 à 40 EUR.
  • Amadeus : Exane BNP Paribas passe de sousperformance à neutre en visant 54 EUR.
  • BAE Systems : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 950 GBp.
  • Calliditas : Guggenheim démarre le suivi à neutre.
  • Dassault Aviation : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 185 EUR
  • Enagas : Exane BNP Paribas passe de neutre à sousperformance en visant 15,40 EUR.
  • Fielmann : Baader Helvea passe d'accumuler à acheter en visant 41 EUR.
  • ING Groep : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 13 à 16,50 EUR.
  • KBC : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 62 à 72 EUR.
  • Majorel : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 34 EUR.
  • Melia : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 4,70 à 5,80 EUR.
  • Nel : RBC reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 22 à 23 NOK.
  • Nexstim : Inderes passe d'alléger à accumuler en visant 4,50 EUR.
  • Pirelli : Goldman Sachs passe de vendre à neutre en visant 4,80 EUR.
  • Raiffeisen : Exane BNP Paribas passe de surperformance à neutre en visant 18 EUR.
  • Relais Group : Inderes passe d'acheter à accumuler en visant 13,50 EUR.
  • Repsol : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 15 à 16,50 EUR.
  • Rheinmetall : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 240 à 300 EUR.
  • Schneider : AlphaValue reste à alléger avec un objectif de cours relevé de 154 à 159 EUR.
  • Siemens Energy : J.P. Morgan reprend le suivi à surpondérer en visant 25 EUR.
  • Sika : Stifel passe d'acheter à conserver en visant 270 CHF.
  • Smith & Nephew : Liberum passe de conserver à acheter en visant 1410 GBp.
  • Solwers : Inderes passe d'acheter à accumuler en visant 6 EUR.
  • Thales : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 157 à 160 EUR.
  • Watches of Switzerland : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 1500 à 1300 GBp.

En France

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Atos : la perte nette est réduite à 1 Md€ en 2022, pour une légère hausse de l'activité. Une activité qui devrait stagner cette année, tandis que la marge opérationnelle devrait se situer entre 4 et 5%.
  • Deezer : affiche une perte nette de 168,5 M€ en 2022.
  • Eurofins : le bénéfice net recule de 23% à 606 M€, amputé de l'effet accélérateur du covid. Les revenus devraient baisser légèrement cette année.
  • Interparfums : le bénéfice net 2022 est en hausse de 40%.
  • Neoen : confirme ses objectifs 2025 en marge de ses résultats annuels.
  • Vilmorin & Cie : la perte semestrielle se réduit avec la hausse des revenus.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • L'Etat belge annonce un projet de vente de 2,7% du capital de BNP Paribas, pour descendre à 5,1%.
  • La FDA approuve Kevzara (Sanofi et Regeneron) pour le traitement de la polymyalgie rhumatismale.
  • Airbus reproche à la loi américaine sur la réduction de l'inflation de mettre à mal les entreprises aérospatiales européennes.
  • Euronext renonce à acquérir Allfunds.
  • Sopra Steria prend le contrôle de CS Group.
  • Carmila lance un programme de rachats d'actions de 20 M€.
  • AlixPartners UK LLP va vendre une participation de 37% dans SMCP.
  • L'actionnaire principal de Bio-UV, Benoît Gillmann vend ses parts (1,4 million d'actions), soit 13,49% du capital et 23,74% des droits de vote à 4,60 EUR l'action par placement privé. Le directeur général délégué va devenir PDG.
  • Ekinops obtient un financement de 1,29 M€ pour projet 5Geneva.
  • Quadient a dépassé les 10000 consignes colis intelligentes installées aux États-Unis et au Canada.
  • Predilife intègre la plateforme Santé et Prévention du BTP d'Impulse Partners.
  • Mare Nostrum intègre la Convention des Entreprises pour le Climat Alpes.
  • Avenir Telecom va cesser de recourir aux OCABSA, pendant que son PDG se renforce à 3,2% du capital.
  • OSE Immuno reçoit une autorisation d'accès précoce en Espagne pour Tedopi dans le cancer du poumon après échec de l'immunothérapie.
  • Entech conduit le consortium C-3POe visant à apporter électricité et eau aux îles et sites côtiers isolés sur la base de technologies Hydrogène.
  • Navya lance les essais du nouveau tracteur à bagages autonome sur l'aéroport le plus important d'Allemagne.
  • Ils ont publié aussi / ils sont sur l'agenda : Interparfums, Foncière Inea, Prodware, Altarea, Precia, Genfit, Téléverbier, Bel, Société Française de Casinos, BOA Concept, Gaumont, ESI Group, Waga, Broadpeak

Dans le monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Aston Martin : la perte nette 2022 s'élève à 118 M£.
  • Beiersdorf : le groupe affiche une croissance à deux chiffres de ses ventes en 2022.
  • HP Inc : le titre gagne 3% hors séance après la publication de ses résultats trimestriels.
  • Implenia : le groupe de BTP reprend le versement d'un dividende. Les résultats 2022 étaient en hausse.
  • Just Eat Takeaway : les revenus sont proches des attentes et la société dégage un Ebitda légèrement positif.
  • Kuehne + Nagel : les résultats ont l'air proches des attentes. Le dividende est relevé à 14 CHF.
  • Moncler : le bénéfice annuel progresse à 606,7 M€.
  • Puma : prévoit un bénéfice d'exploitation de 590 à 670 millions d'euros pour 2023.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Eni finalise l'acquisition de l'activité algérienne de BP Plc.
  • L'action Rivian chute de 10% hors séance après avoir annoncé un objectif de production de véhicules inférieur aux attentes en 2023.
  • Credit Suisse taclé par la Finma dans l'affaire Greensill.
  • ProSiebenSat reporte la publication de ses comptes.
  • La société de biotechnologie américaine Novavax est en difficultés.
  • Saipem vise à lever 750 M€ grâce à la vente d'actifs.
  • Tesla va investir environ 5 Mds$ dans une usine au Mexique.
  • OC Oerlikon finalise l'acquisition de Riri.
  • Equinor rachète à Wellesley des participations dans des découvertes pétrolières et gazières en Norvège.
  • Shell conclut la cession de sa participation dans un actif pétrolier californien à la société allemande IKAV.
  • Ferrovial va réaliser une fusion inversée avec sa filiale néerlandaise à 100% Ferrovial International SE comme société absorbante.
  • Merck abandonne l'essai de phase III de la thérapie combinée avec Keytruda pour traiter le cancer de la prostate.
  • Marriott International signe un accord avec Grimit pour lancer la marque Ritz-Carlton en Italie.
  • Les principales publications du jour : Salesforce, Lowe's, Royal Bank of Canada, Petrobras, Snowflake, Reckitt, Kuehne + Nagel, Cellnex, BeiersdorfTout l'agenda ici.

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