(Actualisé avec démenti du Cambodge)

WASHINGTON, 22 juillet (Reuters) - Le Cambodge a nié avoir autorisé la Chine, son principal allié régional, à déployer des troupes dans une base navale cambodgienne, comme l'a rapporté dimanche le Wall Street Journal en évoquant un accord conclu au printemps dernier entre les deux pays et gardé secret.

D'après le journal, citant des représentants des Etats-Unis et de leurs alliés informés de la question, cet accord attribue à la Chine un accès exclusif à une partie de la base navale de Ream, dans le golfe de Thaïlande.

Pékin disposerait ainsi de capacités accrues pour faire respecter la souveraineté qu'il revendique sur une vaste zone en mer de Chine méridionale et que contestent plusieurs pays de la région ainsi que les Etats-Unis.

"C'est la pire fausse nouvelle jamais rapportée à propos du Cambodge", a déclaré le Premier ministre Hun Sen lundi au site d'information pro-gouvernemental Fresh News. "Rien de tel ne pourrait se produire parce qu'accueillir des armées étrangères est contraire à la Constitution du Cambodge", a-t-il ajouté.

Le porte-parole du ministère de la Défense a déclaré à Reuters que l'article du WSJ était "sans fondement".

A Washington, le département d'Etat américain a appelé le Cambodge à rejeter un accord de ce type avec la Chine en évoquant la nécessité de poursuivre "une politique étrangère indépendante".

"Nous sommes inquiets que des mesures prises par le gouvernement cambodgien pour autoriser une présence militaire au Cambodge menacent la cohérence et la centralité de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) dans la coordination des développements régionaux et perturbent la paix et la stabilité" dans la région, dit la diplomatie américaine dans un communiqué. (Pete Schroeder et David Brunnstrom à Washington, avec Prak Chan Thul à Phnom Penh; Jean Terzian pour le service français)