Block 1 : Les actualités essentielles
Crypto Summit 2025 : la Maison-Blanche réunit les leaders du secteur
Sous la présidence de Donald Trump, le premier Crypto Summit de la Maison-Blanche se tiendra ce vendredi à Washington D.C., rassemblant les plus grandes figures de l’industrie crypto et des représentants gouvernementaux. L’objectif est de discuter de la réglementation et des stratégies pour positionner les États-Unis comme un leader mondial dans les actifs numériques.
Parmi les invités de prestige :
- Brian Armstrong (Coinbase), Arjun Sethi (Kraken), Michael Saylor (Strategy), Sergey Nazarov (Chainlink), Vlad Tenev (Robinhood), et David Bailey (Bitcoin Magazine).
- David Sacks, président du groupe de travail de Trump sur les cryptos, dirigera les débats, aux côtés de membres du Trésor, du Commerce, de la SEC et de la CFTC.
L’un des sujets phares sera la création d’une réserve stratégique en cryptomonnaies, incluant Bitcoin (BTC), Ethereum (ETH), Solana (SOL), XRP et Cardano (ADA), bien que cette sélection soit critiquée par certains experts. En parallèle, des discussions auront lieu sur l’assouplissement de la réglementation, avec notamment l’abandon récent de poursuites contre Kraken, Coinbase et Robinhood par la SEC.
La Biélorussie envisage le minage de cryptomonnaies pour l’État
Le président Alexandre Loukachenko veut exploiter l’excédent d’énergie de la Biélorussie pour miner des cryptomonnaies. Un nouveau ministre de l’Énergie a été nommé pour explorer cette opportunité et évaluer sa rentabilité. Loukachenko justifie cette décision en s’appuyant sur l’évolution du secteur aux États-Unis, où Donald Trump a confirmé l’intégration des cryptomonnaies dans une réserve stratégique nationale. Le pays prévoit d’améliorer son réseau électrique, bénéficiant déjà de tarifs énergétiques très bas, notamment grâce à la centrale nucléaire biélorusse. Ce contexte favorable pourrait attirer des mineurs privés, un secteur jugé prometteur selon le vice-ministre de l’Énergie.
Bukele défie le FMI et continue ses achats de bitcoins
Malgré les pressions du Fonds monétaire international (FMI), Nayib Bukele refuse d’arrêter l’achat de bitcoins (BTC) et réaffirme l’engagement du Salvador envers la cryptomonnaie. Adopté en 2021, le bitcoin est devenu la deuxième monnaie légale du Salvador, attirant investissements et touristes, mais provoquant des tensions avec le FMI. En décembre, un prêt de 1,4 milliard de dollars a été accordé au pays, à condition de restreindre ses achats de BTC. Cependant, Bukele a accéléré les acquisitions, portant la réserve à 6 100 BTC (environ 530 millions de dollars). Face aux nouvelles exigences du FMI, le président a répondu sur X : “Non, ça ne s'arrête pas. Si ça ne s'est pas arrêté quand le monde nous a ostracisés et que la plupart des Bitcoiners nous ont abandonnés, ça ne s'arrêtera pas maintenant ni à l'avenir. Preuve de travail > Preuve de pleurnicheries.”
“This all stops in April.” “This all stops in June.” “This all stops in December.”
— Nayib Bukele (@nayibbukele) March 4, 2025
No, it’s not stopping.
If it didn’t stop when the world ostracized us and most “bitcoiners” abandoned us, it won’t stop now, and it won’t stop in the future.
Proof of work > proof of whining https://t.co/9pC0PoY3YQ
Tether annonce son premier audit financier pour plus de transparence
Pour améliorer sa transparence, Tether restructure sa direction et nomme un nouveau directeur financier, Simon McWilliams, chargé de mener un audit complet de l’entreprise. Face aux critiques récurrentes sur le manque de clarté de Tether, notamment comparé à Circle, l’entreprise veut rassurer ses investisseurs. McWilliams, fort de 20 ans d’expérience en gestion d’investissement, aura pour mission d'apporter une plus grande transparence à l’USDT, le stablecoin le plus capitalisé du marché. Avec 113 milliards de dollars d’obligations du Trésor américain, Tether se positionne comme le 18ᵉ plus grand détenteur de dette publique américaine. À ce jour, la capitalisation de l’USDT s’élève à 142,42 milliards de dollars.
Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine
L’élection de Donald Trump avait enflammé les marchés crypto. Une vague d’optimisme s’était abattue sur l’industrie, portée par l’espoir d’un cadre réglementaire plus souple et d’un gouvernement pro-Bitcoin. Promesses tenues ? En partie. La Securities and Exchange Commission (SEC) a changé de cap, un commissaire favorable aux cryptos a été nommé, et plusieurs poursuites contre des exchanges ont été abandonnées. Dès sa première semaine, Trump a signé un décret appelant à une étude sur la création d’un stock national d’actifs numériques.
Mais depuis son investiture, le marché crypto est en chute libre. Et la frustration monte. Pour calmer la tempête, Trump a lâché une annonce explosive : la mise en place imminente d’une réserve stratégique de cryptomonnaies, incluant bitcoin, ether, mais aussi des actifs plus spéculatifs comme XRP, Solana et Cardano. Résultat immédiat : un rebond des prix, plus de 300 milliards de dollars ajoutés à la capitalisation du marché. Mais lundi, la tendance s’est inversée. Pourquoi ? En partie parce que personne ne sait vraiment ce que Trump promet… et surtout comment il compte le faire.
Un achat massif de cryptos… ou un simple tour de passe-passe ?
Le gouvernement américain détient déjà environ 17 milliards de dollars en bitcoins et 110 millions de dollars en ethers, principalement saisis auprès de criminels. L'Amérique est déjà le plus grand gagnant du bitcoin – et sans dépenser un centime.
Les fonds d’investissement et les particuliers américains détiennent plus de bitcoins que n’importe quelle autre population dans le monde. Et ce, avec une avance considérable. Mais ce n’est pas tout : chaque fois que le bitcoin monte, le gouvernement américain encaisse. Pourquoi ? Parce que les gains réalisés par les investisseurs sont imposables. Lorsqu’un investisseur revend ses BTC avec une plus-value, une partie de ses bénéfices part directement dans les caisses de l’État. Si l’actif est détenu moins d’un an, l’impôt peut grimper jusqu’à 40%. Au-delà, la taxe sur les gains en capital chute à 20%. Mais dans tous les cas, le Trésor américain se sert au passage.
C’est un détail crucial dans le débat sur la réserve stratégique de bitcoin. Contrairement à d’autres pays, les États-Unis profitent déjà directement de la hausse du BTC, sans avoir besoin d’en acheter. Chaque bull run se traduit par des milliards de dollars de recettes fiscales – un jackpot que Washington encaisse sans risque et sans gestion d’actifs.
Alors pourquoi risquer des fonds publics pour acheter du BTC quand il suffit de laisser le marché faire le travail… et de collecter les gains ?
L’option la plus simple serait donc… de ne rien toucher. Mais les partisans des cryptos veulent autre chose : que l’État achète massivement ces actifs pour remplir cette fameuse réserve. Une idée qui, vue sous un autre angle, ressemble davantage à un sauvetage qu’à une stratégie d’investissement.
Si Trump va au bout de son projet, il utiliserait des fonds publics pour soutenir un marché notoirement volatil. Concrètement, cela reviendrait à un transfert de richesse massif des contribuables vers les détenteurs de cryptos. Une sorte de filet de sécurité gouvernemental pour des actifs risqués, une intervention que Trump lui-même dénoncerait probablement s’il s’agissait d’un autre secteur. Ironie du sort : pendant que l’administration coupe dans les budgets fédéraux, elle envisagerait d’investir des milliards dans des jetons numériques.
Une comparaison douteuse avec la réserve stratégique de pétrole
Le terme "réserve stratégique de cryptomonnaies" est un coup de com’ évident. Il fait écho à la réserve stratégique de pétrole des États-Unis, un stock massif géré par le Département de l’Énergie pour garantir l’approvisionnement du pays en cas de crise. Problème : le pétrole est indispensable à l’économie, alors que les cryptos... En cas de choc pétrolier, la réserve de brut permet de maintenir l’activité industrielle et les transports. Mais en quoi un stock de bitcoins aiderait-il en cas de crise financière en l'étant actuel ?
Certains défenseurs des cryptos pointent du doigt les réserves d’or et de devises étrangères des États-Unis. Mais la comparaison ne tient pas : les réserves de change sont là pour stabiliser le dollar en cas de besoin, et l’or est un vestige du système monétaire d’antan. Aujourd’hui, Fort Knox est plus une curiosité historique qu’un outil économique. Et contrairement au dollar, qui repose sur la confiance et la puissance économique américaine, Bitcoin a été conçu comme une alternative au système monétaire actuel, pas un soutien au dollar.
La seule utilisation "stratégique" du bitcoin consiste simplement à prendre une position "longue" sur l’actif au niveau de l’État et à le vendre plus tard, mais vous pourriez y parvenir avec n’importe quel autre actif financier. Le bitcoin (ou tout autre crypto-actif) n’a rien d’unique à cet égard. En revanche, si les États-Unis envisageaient réellement un nouvel étalon-or basé sur le bitcoin, il y aurait une utilité stratégique.
Adosser le dollar au BTC, comme autrefois avec l’or, donnerait une toute autre dimension à la réserve stratégique. Ce ne serait plus un simple fonds spéculatif, mais un changement structurel majeur du système monétaire américain. Une ancre pour le dollar, un moyen de garantir sa valeur à long terme.
Mais soyons honnêtes : rien n’indique que c’est l’intention de Washington. Pour l’instant, l’idée d’une "Crypto Strategic Reserve" ressemble plus à une manœuvre politique qu’à une révolution monétaire. Personne ne parle d’un adossement du dollar au Bitcoin. Pas Trump, pas son administration, pas la Fed.
Alors, à quoi sert vraiment cette réserve ? Pour l’instant, difficile d’y voir autre chose qu’un levier de marché plutôt qu’une transformation du système financier.
Trump reste flou sur les modalités de cette réserve. Certains évoquent une vente d’or pour financer l’achat de cryptos. Quelle que soit la méthode, une chose est sûre : cela nécessiterait de détourner des ressources budgétaires qui pourraient être utilisées ailleurs – réduction du déficit, financement des infrastructures ou programmes sociaux.
Un cadeau empoisonné aux grandes fortunes du crypto
Soyons honnêtes : ce projet de réserve crypto est une aubaine pour les gros investisseurs du secteur. L’entrée du gouvernement sur le marché ferait exploser les prix et enrichirait ceux qui détiennent déjà des positions massives en BTC, ETH, XRP, SOL ou ADA. Une bulle artificielle créée par des fonds publics. Pire encore, ce projet pourrait ouvrir la porte à une corruption massive.
Être inclus dans la réserve gouvernementale donnerait un avantage colossal aux cryptos sélectionnées. De quoi encourager un lobbying agressif et des conflits d’intérêts à grande échelle. Rappelons que Trump détient lui-même des intérêts dans le memecoin $TRUMP via World Liberty Financial. Comment s’assurer que la sélection des actifs ne sera pas biaisée par des pressions financières et politiques ?
Autre point non négligeable : Placer BTC, ETH, ADA, SOL et XRP sous la même bannière gouvernementale enverrait un signal brouillé au marché. Bitcoin n’est pas comme les autres.
C’est le seul actif du lot avec une émission monétaire totalement prévisible, un protocole immuable et une véritable décentralisation. Il n’a pas de PDG, pas de fondation qui en pilote l’évolution, pas de risque d’intervention humaine sur son protocole. En l’associant aux autres cryptos, le gouvernement dilue son unicité et brouille son message.
Une réserve de cryptomonnaies multi-actifs serait une erreur stratégique. Cela mettrait bitcoin au même niveau que des actifs bien plus centralisés, avec des gouvernances opaques et des risques bien différents.
Le business avant la politique ?
Trump a toujours été un homme d’affaires avant d’être un politicien. Ce projet de réserve crypto en est une preuve supplémentaire. En théorie, il s’agit d’une initiative stratégique. En pratique, c’est une tentative de manipulation de marché à grande échelle, qui risque d’avoir des conséquences désastreuses sur la crédibilité du gouvernement.
Les cryptos sont passées du statut d’outil révolutionnaire contre le système financier à celui de produit spéculatif recherchant la validation du gouvernement. Et aujourd’hui, le lobby crypto fait pression pour que l’Oncle Sam garantisse leurs investissements. Ironique, non ?
Block 3 : Tops & Flops
Palmarès des cryptomonnaies
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Block 4 : Lectures de la semaine
La réserve de cryptomonnaies pas si stratégique de Donald Trump (Wired, en anglais)
La SEC abandonne ses plus gros procès en matière de cryptomonnaies (Wired, en anglais)