Paris (awp/afp) - Le commerce mondial des denrées alimentaires connaît une année 2021 "dynamique" et les prix internationaux de ces produits devraient rester élevés, portant à un niveau record la facture globale des importations alimentaires, a souligné jeudi la FAO, soucieuse des conséquences possibles pour les pays vulnérables.

Dans son rapport semestriel sur les "Perspectives de l'alimentation", l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture prévoit une hausse de 12% de la facture des importations alimentaires mondiales en 2021 à 1.720 milliards de dollars, contre 1.530 milliards de dollars en 2020.

"Il s'agit d'un record. Cette facture n'a jamais été aussi haute et cela s'explique à la fois par la hausse des volumes d'importation et par celle des prix alimentaires", déclare à l'AFP Abdolreza Abbassian, économiste à la FAO.

La Chine est de loin le premier importateur de produits alimentaires (soja, céréales, porc, volaille, boeuf, etc.)

"En 2021, nous nous attendons à ce que le commerce de quasiment tous les produits alimentaires progresse", car "la croissance sera de retour" après la crise du Covid-19, indique à l'AFP Josef Schmidhuber, directeur adjoint de la division Commerce et Marché à la FAO.

"Mais cette reprise sera très inégale dans le monde", souligne-t-il. "En gros, les pays développés se remettront plus vite et mieux que les pays en développement (à l'exception notable de la Chine, première à redémarrer) et les pays émergents".

"Les pays en développement dont la reprise est faible sont confrontés à un double fardeau: leurs revenus n'augmentent pas alors que certains font face à une hausse considérable de leur facture alimentaire", poursuit cet économiste. "Alors si en plus, ils dépendent du tourisme, toujours affecté par la pandémie, ils sont vraiment coincés".

La hausse des prix alimentaires "soulève des préoccupations, car ces dépenses supplémentaires pourraient masquer une évolution défavorable des régimes alimentaires sur les plans quantitatif et qualitatif dans les pays vulnérables", note la FAO dans un communiqué.

En 2021, la production mondiale des principaux produits alimentaires devrait augmenter à l'exception de celle du sucre, qui devrait diminuer pour la troisième année consécutive, prévoit l'organisation.

Sur le marché des graines oléagineuses, "la situation s'annonce tendue" car la croissance de la production devrait être insuffisante pour satisfaire la demande. L'offre mondiale de blé et de riz est soutenue.

La production mondiale de viande devrait s'accroître de 2,2% en 2021. Une hausse "imputable au rebond anticipé de la production de viande en Chine", notamment de viande de porc.

La production mondiale de poisson devrait rebondir et les prix devraient s'apprécier avec la réouverture des restaurants après une année de restrictions sanitaires.

En 2021, la valeur des échanges mondiaux de produits agricoles, mesurée par les exportations, devrait enregistrer une croissance de 8%. "Une grande partie de cette progression est due à la demande en provenance d'Asie de l'Est", relève la FAO.

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