Si vous avez éteint hier vos écrans à la clôture des marchés européens, pour éviter de constater l'empilage d'indices à -3%, vous vous attendiez sans doute aux mêmes dégâts à Wall Street ce matin. Raté. Les indices américains, qui chutaient de plus de 2% deux heures après l'ouverture hier, ont patiemment remonté la pente jusqu'à la fin de la séance, emmenés par les valeurs technologiques. A la cloche, le bilan était même positif pour le Nasdaq 100 (+0,64%), tandis que le Dow Jones (-0,32%, plombé par Boeing et les pétrolières) et le S&P500 (-0,15%) évitaient le pire. Les bourses asiatiques sont ce matin en hausse plus ou moins modérée selon les places.
 
Les investisseurs américains ont une nouvelle marotte qui explique en partie le regain de vigueur de fin de séance, malgré le bras de fer avec la Chine, malgré l'aplatissement de la courbe des taux, malgré les craintes de récession, malgré le Brexit, malgré les remous dans la zone euro, malgré la montée de populismes (bon, OK, pas la montée des populismes, Wall Street s'en fiche). Cette marotte, c'est la perspective de voir la Réserve Fédérale mettre la pédale douce sur son projet de hausse de taux. Loin de l'unanimité de façade qui dominait ces derniers mois, les plus éminents membres du comité de politique monétaire de la Fed multiplient les messages accommodants. Hier, le 'WSJ' a affirmé que la banque centrale était en train de revoir sa stratégie, sans pour autant renoncer à la trajectoire haussière. Les anticipations du marché sur les hausses de taux 2019 sont d'ailleurs particulièrement confuses, comme le montre l'outil FedWatch du CME. Le sentiment général est que l'économie américaine reste dynamique mais que des zones de turbulence vont apparaître, ce qui pourrait pousser la Fed à viser des taux moins élevés qu'elle ne l'envisageait initialement.
 
Une dernière chose : l'Opep a du mal à s'entendre sur une réduction de sa production, ce qui contribue à maintenir la tendance baissière sur le pétrole. Le cartel n'a même pas fait de communiqué officiel hier. Aujourd'hui, les discussions continuent avec les pays "alliés" de l'Opep, dont la Russie. A suivre…
 
Le CAC40 a démarré en hausse de 0,8% à 4 821 points.

Les temps forts économiques du jour
 
Les productions industrielles allemande (8h00) et française (8h45) permettront de patienter jusqu'aux mises à jour du PIB et l'emploi trimestriel dans la zone euro (11h00). Aux Etats-Unis, les chiffres mensuels de l'emploi seront annoncés à 14h30 (consensus 200 000 créations / 3,7% de taux de chômage), avant l'indice de confiance de l'Université du Michigan (16h00 : consensus 97,1), les stocks des grossistes (16h00) et les chiffres du crédit à la consommation (21h00).
 
L'euro et le dollar se neutralisent toujours à 1,1372 USD. L'once d'or gagne 0,2% à 1 240 USD. Le Brent est passé sous les 60 USD, sur un repli de -0,8% ce matin, tandis que le WTI se négocie 51,22 USD (-0,5%). Le rendement du 10 ans américain recule légèrement à 2,888%, tandis que le 2 ans est stable à 2,76%. Le Bitcoin poursuit sa glissade à 3 400 USD (-2,8%).
  
Les principaux changements de recommandations
 
  • Akzo Nobel : Jefferies passe de conserver à acheter avec un objectif relevé de 84 à 86 EUR.
  • Amer Sports : Inderes passe d'alléger à accumuler avec un objectif relevé de 33 à 40 EUR.
  • Atlas Copco : Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne avec un objectif ramené de 255 à 220 SEK.
  • Base Resources : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 24 GBp.
  • BB Biotech : Pareto démarre le suivi à l'achat en visant 83 CHF.
  • BMW : Commerzbank passe de conserver à alléger avec un objectif ramené de 87 à 70 EUR.
  • Bolloré : SocGen démarre le suivi à conserver en visant 4 EUR.
  • Brenntag : Jefferies passe d'acheter à conserver avec un objectif ramené de 61 à 42 EUR.
  • Centamin : Berenberg passe d'acheter à conserver avec un objectif réduit de 115 à 106 GBp.
  • Compagnie Financière Richemont : HSBC reste acheteur avec un objectif réduit de 100 à 91 CHF.
  • Genfit : Kempen revalorise de 40 à 42 EUR en restant acheteur.
  • IP Group : Jefferies passe de conserver à sousperformance avec un objectif réduit de 119 à 95 GBp.
  • Kenmare Resources : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 370 GBp.
  • KPN : Crédit Suisse passe de neutre à surperformance en visant 3,10 EUR contre 2,65 EUR précédemment.
  • Rotork : Crédit Suisse passe de sousperformance à neutre malgré un objectif réduit de 300 à 250 GBp.
  • Schindler : Barclays passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 220 CHF contre 205 CHF précédemment.
  • The Swatch Group : HSBC reste acheteur mais réduit de 420 à 390 CHF son objectif.
 
L’actualité des sociétés
 
Carlos Ghosn pourrait être mis en examen lundi au Japon, a appris 'Nikkei', alors que, pendant ce temps, Renault espère avoir bouclé son enquête interne la semaine prochaine pour déterminer le sort de son PDG. Guillaume Gestas, pilote Transavia, aux commandes du SNPL Air France. Natixis regroupe ses équipes dérivés actions et obligataire. Korian et Icade s'associent pour trois nouvelles cliniques qui ouvriront en France d'ici 2021. Europcar ouvre de nouvelles franchises dans 16 pays. Le directeur général adjoint de Pierre et Vacances, Thierry Hellin, cessera ses fonctions en fin d'année. Rougier finalise la cession de Rougier Sylvaco Panneaux au Groupe Malvaux. Visiativ boucle le rachat de Dimensions Group. Derichebourg va réaliser la collecte des déchets de deux arrondissements parisiens additionnels. Prismaflex, Moulinvest et Oeneo ont publié leurs comptes.
 
L'affaire Huawei pourrait avoir des conséquences sur HSBC : Washington soupçonnerait la banque britannique d'avoir participé aux transactions réalisées par le chinois pour contourner l'embargo iranien. Huawei qui devrait être exclu des appels d'offres au Japon, comme ZTE, selon 'Reuters'. Tesla propose à ses obligataires de rembourser l'échéance de mars 2019 à 50-50 en numéraire et en actions. Au Brésil, la justice bloque l'opération entre Boeing et Embraer. Fiat Chrysler devrait rouvrir une usine fermée à Detroit en 2012, pour y fabrique des Jeep Cherokee. Le Tecentriq de Roche autorisé par la FDA en association avec la chimiothérapie dans le cancer du poumon. Actelion (Johnson & Johnson) accepte de payer 360 millions de dollars aux Etats-Unis pour éviter un procès pour avoir réalisé un montage en vue de rembourser ses propres traitements. Danske Bank pourrait céder ses actifs retraite en Suède.