La Fed se trouve face à une situation très délicate, observe Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest. D'un côté la pression des marchés pour une baisse des taux directeurs est de plus en plus forte. Les partisans d'un tel mouvement s'appuient d'une part sur une inflation faible qui ne donne pas de signe de remontée notable et d'autre part sur les craintes de croissance dues au risque de guerre commerciale de grande ampleur. D'un autre côté les chiffres actuels de l'économie américaine ne justifient en aucun cas une baisse des taux courts (emploi, consommation, confiance…).

La baisse récente des taux longs aux Etats-Unis (taux à 10 ans à 2,10%) est un autre problème que doit régler la Fed, une inversion durable de la courbe des taux étant généralement annonciatrice de récession future.

Enfin, la Fed doit faire face à des demandes de plus en plus pressantes du président Trump pour qu'elle baisse ses taux. Son degré d'indépendance est aujourd'hui clairement testé.

Amplegest penche plutôt pour un statu quo ce mercredi, mais le discours entourant cette réunion donnera la mesure de la prochaine politique monétaire aux Etats-Unis. L'issue des négociations commerciales entre les Etats-Unis et leurs partenaires servira probablement de catalyseur, dans un sens ou dans l'autre.